Récemment, Emily Ratajkowski, auteur de My Body a été victime de nombreuses critiques. On lui reproche notamment d’être « le pire type de femme », remettant en question ses positions féministes. Mais alors, le féminisme, ne serait pas à la portée de toutes les femmes ?

 

Emily Ratajkowski soulève bien des débats et déchaîne bien des passions. Si ce n’est pas pour ses clichés sulfureux, c’est pour son très récent divorce dont découlent des amourettes, par-ci, par-là. C’est comme ça, la vie des stars intéressent. D’autant plus lorsqu’il s’agit de la vie d’un sex symbol. Alors quand celle-ci lance un podcast, les réactions sont multiples. Et il ne s’agit pas toujours des meilleures. En effet, elle est depuis peu aux commandes de High Low With Emrata, un podcast qui permet de parler de sujets divers et variés en toute liberté et sans tabou. Les mannequins Lex Taylor et Julianna Zinchenko, dans le podcast Prude and a lil crude ont assuré que la célèbre Emrata n’avait rien d’une féministe :  « Je crois que les femmes comme Emily Ratajkowski et Alex Cooper sont le pire type de femme ». Mais du coup, il y aurait des bonnes et des mauvaises féministes ?

Une féministe en France, c’est quoi ?

Le féminise, c’est très simple. Pour rappel, il s’agit d’un mouvement qui aspire à donner aux femmes les mêmes droits que les hommes. C’est notamment avec des mouvements féministes que les femmes ont accédé au droit de vote. Ainsi, il y a 70 ans (c’est peu), les femmes votaient pour la première fois en France, en 1944. Le féminisme n’est autre qu’un mouvement qui vise à participer à l’émancipation totale des femmes. Et si de nombreux combats ont été menés, le féminisme aujourd’hui a beaucoup évolué. Il ne s’agit non plus d’acquérir des droits mais de faire valoir sa personnalité, sa sexualité, sa carrière, ses ambitions, ses sentiments ou encore ses choix en tant que femme accomplie.

Aujourd’hui, être féministe, c’est prendre le contre-pied de ce que l’on attend d’une femme : le femme française en 2022 ne se tait plus, elle s’habille comme elle l’entend, elle est payée (en théorie) comme un homme, elle peut aspirer au même poste qu’un homme et elle peut jouir de la même sexualité que les hommes, sans que son intégrité ne soit jamais remis en cause. Autrement dit, une féministe n’est ni plus ni moins une femme libérée des chaînes du patriarcat.  Et comme le dit si bien l’écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie« we should all be feminists ». Ce n’est ni une affaire de femmes, ni une affaires d’hommes mais une préoccupation commune. En d’autres termes, le féminisme devrait être induit et non pas être une position politique.

Féminisme : existe-t-il des bonnes et des mauvaises féministes ?

Grâce à l’avénement des réseaux sociaux, les paroles de chacune sont portées très haut, très vite. De la même façon, et parce que nous évoluons, différents courants de féminismes émanent : Féminisme intersectionnel, féminisme égalitaire, écoféminisme, féminisme radical, ou entre transféminisme. Il n’y a donc plus une mais mille façons de se sentir féministe et d’appartenir à un courant bien précis. Le hic ? Toutes ces façons de vivre le féminisme peut amener à une scission chez les femmes (et les hommes). Pour en arriver à ce cas de figure d’école : deux femmes jugent si deux autres sont légitimes de se qualifier de féministes. C’est généralement à ce moment que le bât blesse. Comment se réclamer du féminisme lorsque l’on n’hésite pas à rabaisser une femme parce qu’elle ne partage pas les mêmes opinions que nous ? Cela de va de paire avec le débat qui oppose voile et féminisme. Toujours en restant en France, le voile reste autorisé et donc un choix. Faire un choix : voilà ce qu’est le féminisme. Alors quand il est incombé à une femme de se comporter de telle ou telle façon pour pouvoir se prétendre féministe, quel message veut-on faire passer ? Qu’une femme peut décider du combat d’une autre ?

Virginie Despentes, Simone de Beauvoir, les Femens, Cardi B. Toutes ces femmes sont diamétralement opposées et pourtant, une chose les lie : leur envie d’être des femmes libres. Virginie Despentes utilise la profondeur des mots quand Cardi B utilise sa sexualité et sa sensualité. Et c’est bien leur droit. Dans le cas Emrata, c’est exactement le même problème. Concrètement, parce qu’elle apparaît dénudée et qu’elle parle librement de sexe, elle ne peut pas se réclamer du féminisme. « Pour qui se prenaient-ils, tous ceux qui affirmaient qu’en dansant nue je ne faisais preuve d’aucune autonomisation ? », avait-elle d’ailleurs asséné dans les pages de son livre. Et il est vrai : pourquoi une féministe aurait-elle plus de poids couverte que nue ? Finalement, à la question « il y a-t-il une bonne et une mauvaise féministe », la réponse est non. Il y a des bons et des mauvais choix. Mais tant qu’une femme fait des choix par elle-même, pour elle-même alors, elle est, par définition, féministe. En revanche, affirmer qu’il existe de bonnes et des mauvaises féministes est peut-être la preuve que le féminisme n’est pas encore un mouvement compris de toutes les femmes.

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