Alors que la crise énergétique est au cœur des débats en France, qu’en est-il de notre consommation d’eau et de la fréquence de nos douches ?

La douche quotidienne est l’un des moments les plus importants pour de nombreuses personnes. Certaines en prennent une par jour, d’autres deux voire trois. Cela dépend notamment des activités de chacun. Au contraire, d’autres personnes considèrent qu’il n’y a pas besoin de se doucher tous les jours. Certains affirment même que ça ne serait pas bon pour la peau. Mais à l’heure où la question environnementale est de plus en plus présente et importante, la question se pose, plus que jamais : faut-il réellement se laver tous les jours ?

Les idées reçues

76%. C’est la part des Français qui se lavent quotidiennement. Un chiffre qui tord le cou à l’idée que les Français sont sales. Plus encore, cela représente 5% de plus que la population européenne. En comparaison, nos voisins italiens ne seraient que 53% à faire une toilette quotidienne complète, avec une hygiène qui repose davantage sur des toilettes partielles régulières.  «On voit que ce ne sont pas les Français qui se lavent le moins quotidiennement, mais plutôt leurs voisins transalpins. Même si, attention, en Italie il y a aussi une culture du bidet. On y fait plus des toilettes partielles», précise à BFM François Kraus, directeur du pôle actualité à l’Ifop. Et pour toutes les personnes qui pensent que ne pas se laver entièrement tous les jours n’est pas hygiénique, il se pourrait que celles-ci fassent fausse route. En effet, Marie Jourdan, dermatologue, explique qu’il n’est pas forcément « nécessaire » de se laver tous les jours.

« On n’est pas obligé de se laver quotidiennement de la tête aux pieds », a expliqué l’experte à l’AFP. « La peau est un écosystème comme un autre et il convient de préserver son équilibre », précise la dermatologue. De façon générale, « savonner quotidiennement les zones où la transpiration est la plus grasse, qui sont les plus sujettes aux colonies bactériennes, comme les aisselles, les interstices entre les orteils ou les parties intimes, suffit ». En opposition, « se laver trop souvent peut créer de la sécheresse, voire de l’eczéma », ajoute-t-elle. L’idée ? Se concentrer sur les parties du corps où se nichent les microbes et la transpiration. « Si on adopte cette hygiène et qu’on prend une douche, tous les deux ou trois jours, ça ne pose aucun problème, sauf si on transpire beaucoup ou qu’on fait du sport », résume Laurence Netter.

Hygiène et écologie

Et si cette douche vous paraît essentielle, elle l’est un peu moins pour l’environnement et la facture énergétique. Et ça, c’est un fait. En effet, en adoptant une nouvelle fréquence de douches, vous pourrez participer à un effort collectif quant à la consommation énergétique. Selon l’observatoire du Centre d’information sur l’eau (Cieau), une douche représente environ 57 litres d’eau, soit près de 40 % de l’utilisation totale journalière d’un Français.Selon Engie, vous pourriez ainsi économiser environ 20 litres d’eau par douche en faisant ce simple geste. Concernant, le bain, n’en parlons même pas. Il pompe entre 150 et 200 litres d’eau. Et si vous pensez qu’il vous détend, il déséquilibre en fait bien souvent la composition de l’épiderme. Se laver un jour sur deux, en alternant toilette complète et partielle ? « C’est même l’idéal pour concilier une bonne hygiène, une peau saine et une faible consommation énergétique », selon Marie Jourdan.

Depuis que la question énergétique est au cœur des préoccupations, des mouvements « hygiénistes » ont vu le jour. En effet, le mouvement appelé « unwashed » consiste à se laver moins pour des raisons écologiques est en plein essor Outre-atlantique. En France, certaines personnes commencent à y prendre part, sans forcément se revendiquer de ce mouvement.  « je ne prends plus que trois douches par mois, quand je suis sale ou que j’ai transpiré », raconte un jeune homme de 31 ans à l’AFP. « Ces derniers mois, j’ai tout simplement constaté que je ne m’en portais pas plus mal et, dans le contexte actuel, chaque goutte compte », explique-t-il.  « Jusqu’à présent, personne ne m’a dit ‘tu pues + ‘ ».

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