Un gel vaginal comme moyen de contraception ? C’est l’idée de chercheurs suédois. Et ce serait une révolution pour la vie sexuelle.
Depuis plusieurs années, les habitudes contraceptives changent. Les femmes prennent conscience qu’elles ont d’autres choix que prendre la pilule, qui, si elle a été une révolution, présente aujourd’hui des limites pour la santé de ces dernières. Aujourd’hui, de plus en plus de femmes cherchent à supprimer complètement l’apport d’hormones. Elles ont donc été plus nombreuses à se tourner vers le stérilet au cuivre, par exemple. Aujourd’hui, des chercheurs suédois tentent de mettre au point une nouvelle contraception sans hormones et sans effets secondaires.
Plus efficace qu’un préservatif
Cette recherche est une révolution pour la vie sexuelle et plus particulièrement la question de la contraception qui, jusqu’ici, stagnait. Des chercheurs suédois sont en effet en train de mettre au point une contraception, qui, si elle voit le jour, n’aurait ni effets secondaires, ni hormones, ne nécessiterait la prise d’aucun médicament et serait plus efficace qu’un préservatif. Un rêve éveillé ? Simplement la science. Les scientifiques au KTH Royal Institute of Technology, ont publié leurs travaux dans la revue Science Translational Medicine. Pour le moment ces recherches n’en sont qu’au stade d’essai clinique et ont déjà été testées sur des brebis. L’idée ? Éviter la grossesse grâce à un « gel prophylactique composé d’ingrédients naturels et non hormonaux dont le rôle est de renforcer la barrière de la glaire cervicale ».
En substance, ce gel permettrait d’épaissir la glaire cervicale produite par l’utérus et ainsi d’empêcher les spermatozoïdes de passer le col de l’utérus. Cette méthode est sans hormones et permettrait de ne plus ressentir d’effets secondaires induits par les hormones présentes dans la pilule. Avec ce gel, adieu les sautes d’humeur, la diminution de la libido, les douleurs aux seins, les nausées ou encore les maux de tête. Pour l’heure, après les tests réalisés sur les brebis en ovulation, dont la production de glaire cervicale est similaire à celles des humains, le gel a permis une diminution moyenne de 98 % du nombre de spermatozoïdes utérins. Un score prometteur. « Ce nouveau mécanisme d’action a le potentiel d’être très efficace, puisqu’il renforce une barrière qui existe déjà dans l’appareil reproducteur féminin », a expliqué Thomas Crouzier, chercheur au KTH.
L’évolution de la contraception
Récemment, la pilule contraceptive a fait beaucoup parler d’elle. Si elle devient une réelle révolution dans la vie de la femme en 1967 lorsqu’elle est légalisée, jusqu’à émanciper la femme, elle présente aujourd’hui des limites dont il faut tenir compte, sans la rejeter complètement. Les témoignages négatifs fleurissent d’ailleurs sur la Toile. Et l’heure est à la demande de progression. Si les questions de santé sont posées, la question de l’égalité est encore plus au coeur du débat. De nombreuses femmes se disent fatiguées de porter cette charge mentale, notamment en cas d’oubli de pilule. De ce fait, nombreuses attendent des nouvelles de la contraception masculine ou ont fait le choix de demander à leur compagnon de partager aux frais induits par la prise de la pilule contraceptive. « Moi, il y a une chose que j’ai faite récemment, quand je vais acheter ma pilule à la pharmacie. J’ai mis la charge sur les dépenses communes du couple. Je n’avais pas pensé à le faire avant et c’est une de mes amies qui avait dit : “Ben là, ce n’est pas juste toi qui en bénéficies, de cette contraception-là », explique une jeune femme à Radio Canada.
En mars dernier, des chercheurs américains ont partagé leur optimisme quant à l’élaboration d’une pilule masculine. Leurs premiers tests, réalisés sur des souris ont montré des résultats très encourageants à 99% d’efficacité. Le traitement consiste à cibler une protéine (RAR-Alpha) qui agit sur la formation des spermatozoïdes. Les chercheurs viennent tout juste de lancer la nouvelle phase du test, cette fois sur des humains. « Actuellement, la pilule masculine n’existe dans aucun pays. Les essais cliniques menés actuellement consistent en l’administration d’hormones pour bloquer la fabrication des spermatozoïdes, pas sur une pilule masculine en tant que telle », explique le Dr Suzanne Dat, gynécologue médicale, en charge de la formation continue au sein de la FNCGM dans les colonnes du Journal des Femmes.