Le samedi 10 décembre, l’équipe du Maroc a offert à son pays ainsi qu’à tous les pays d’Afrique, une chance de s’inscrire dans l’histoire du football, en se qualifiant pour la demi-finale du mondial.

C’est historique. L’équipe du Maroc emmène son pays jusqu’au dernier carré. Un exploit historique pour les Lion de l’Atlas qui ont nettement surpassé le Portugal. Le Maroc rejoint donc la Croatie, l’Argentine et la France, en demi-finale de la Coupe du monde pour la première fois de leur histoire. Mais ce n’est pas uniquement une victoire pour le Maroc. C’est une victoire pour toutes les équipes Africaines qui n’étaient jusqu’alors jamais arrivées à ce stade de la compétition.

L’Europe, figure de proue du Mondial

Brésil, France, Espagne, Angleterre, Italie, Uruguay, Allemagne et Argentine. Le point commun de ces pays ? Ils ont tous gagné, une ou plusieurs fois, la coupe du monde. La Coupe du monde semble donc réservée aux pays européens et sud-américains. Et cela vaut également pour les pays organisateurs. En effet, sur les vingt-deux éditions, la compétition a été organisée ailleurs que sur ces deux grands continents uniquement six fois, dont deux fois au Mexique. Les pays d’Afrique n’ont donc jamais réellement eu la chance de prendre réellement part à cette immense organisation sportive. Aujourd’hui, le Maroc renverse la tendance et marque l’histoire du football marocain et africain lors d’un mondial.

Walid Regragui, sélectionneur des Lion de l’Atlas n’est pas peu fier. Il remporte, avec ses joueurs, l’honneur de rejoindre le club des pays qui sont parvenus à se montrer à la hauteur face aux nations européens et sud-américaines. Pour rappel, la Corée du Sud, avait été jusqu’en demi-finale lors de l’édition 2002 du mondial et les Etats-Unis avaient également été jusqu’en demi-finale contre l’Argentine. En quatre-vingt-douze ans de Mondial, on peut donc dire que l’accès aux bonnes places est la chasse gardée des pays européens et sud-américains. Walid Regragui et son équipe a donc déjà, en soi, acté, la victoire du Maroc en parvenant à arracher la place en demi-finales. Et ce, qu’ils gagnent ou perdent le mercredi 14 décembre face à la France.

France-Maroc, un match très attendu

Le Maroc a écarté successivement de sa route la Belgique, l’Espagne et le Portugal pour atteindre les demi-finales de la Coupe du monde. Qu’en sera-t-il alors de leur affrontement contre le pays champion en titre ? « On va jouer comme on sait faire » a déclaré le sélectionneur de l’équipe du Maroc. « On est venu changer les mentalités de notre continent. Si on est content d’être en demies, je ne serais pas content moi. Je veux être en finale. J’espère que la France ne nous respectera pas. Car ça sera difficile si c’est le cas », a-t-il ajouté avant de décrire Didier Deschamps comme « le meilleur sélectionneur du monde » en conférence de presse. « La France m’a fait rêver en 2018 dans sa manière de jouer » a-t-il alors salué.

Du côté du sélectionneur de l’équipe de France, le but est clair et la stratégie reste inchangée :  « De mon côté, je ne change pas l’objectif d’un match à l’autre, c’est toujours la volonté d’avoir le ballon d’être dangereux, de pouvoir marquer. Le Maroc ne renonce pas au ballon, après chacun a son plan de jeu, mais ce n’est pas avoir le ballon pour l’avoir » a-t-il expliqué en conférence de presse, la veille de l’affrontement. « Pour le moment nous ne sommes qu’en demies, mais c’est déjà un bon parcours. Il n’y pas de secret. La qualité des joueurs ne suffit pas, il faut d’autres ingrédients, comme l’état d’esprit. Parfois, les matches basculent sur peu de choses aussi, il n’y pas de recette miracle. Mon maître-mot, c’est de s’adapter, par rapport aux situations auxquelles je suis confronté », a-t-il poursuivi.

©unsplash

France-Maroc : le match des récupérations politiques

Si le Maroc marque l’histoire du football en Coupe du monde, cet affrontement a également été le socle de nombreuses récupérations politiques. En effet, sur BFMTV Eric Zemmour a jugé « bizarre » le fait « que des milliers de gens qui sont censés être français célèbrent la victoire du Maroc » en critiquant ainsi le principe du double nationalité avant de faire une comparaison avec les supporters Argentins : « Est-ce que quand les Argentins célèbrent leur victoire, cela finit en émeute ? ». De son côté, le président du RN, Jordan Bardella a estimé que les « supporters marocains (sont) davantage habités par un sentiment de revanche à l’égard de la France que par l’esprit sportif ».

De son côté, Emmanuel Macron appelle au calme. « Cette rencontre est plus que jamais chargée de symboles, ce sera un match fraternel et amical », estime le chef de l’État, dans des propos rapportés dans Le Parisien, par son entourage. « Que ça soit avant ou après, ça doit rester un match de football même s’il y a un historique, énormément de passion, en tant que sportif, j’aime bien rester à ma place et les joueurs aussi » a expliqué Didier Deschamps.

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