Le mardi 13 décembre, le député LFI, Adrien Quatennens, a été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour des violences imposées à sa ex-compagne. L’occasion de rappeler l’intérêt et l’existence du « violentomètre ».
Des mois que l’on en parlait. La condamnation est finalement tombée le mardi 13 décembre. Le député Adrien Quatennens de La France insoumise, a finalement été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour avoir été violent avec son ex-compagne. En plus de la peine de quatre mois, ce dernier devra également lui verser 2 000 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral. « Cette peine est un avertissement solennel qui ne l’empêche pas de réintégrer l’Assemblée et de poursuivre son mandat électif », a déclaré son avocate, Jade Dousselin. Cet « avertissement » a également donné lieu à une mise au point faite par Sandrine Rousseau.
Un outil de sensibilisation indispensable
Les violences sexuelles n’ont jamais autant été, tristement, au goût du jour. Les mois se succèdent et les accusations avec. Dernièrement, c’était donc le député LFI qui était dans le viseur avec les plaintes de son ex-compagne. Si ce dernier a été jugé et a écopé d’une peine de prison avec sursis, il n’en reste pas moins important de continuer le travail de sensibilisation et de prévention. En effet, si cette affaire a été très médiatisée, de nombreuses femmes subissent des sévices en silence et ont l’impression de n’avoir aucun moyen de défense. Et avant même d’en arriver là, il faudrait être capable d’avoir le recul nécessaire sur une situation qui présenterait des potentiels dangers. Pour ça, il existe un outil que l’on a tendance à oublier, remis au goût du jour par Sandrine Rousseau sur LCI, le 15 décembre. Il s’agit du « violentomètre », imaginé en 2018.
Sur cet outil qui ressemble à une règle, vous trouverez trois couleurs : vert, orange et rouge. Ces trois couleurs représentent trois catégories distinctes en fonction du niveau de dangerosité de la situation dans laquelle vous vous trouvez. Cet outil de prévention et de sensibilisation et de prévention a été imaginé par la mairie de Paris en partenariat avec l’observatoire des violences envers les femmes de la Seine-Saint-Denis et l’association En Avant Toute(s). Cet outil « permet aux jeunes (et moins jeunes) filles de se questionner sur leur relation amoureuse en décryptant, la présence ou la menace de violences sexistes et sexuelles dans le jeune (et moins jeune) couple » précise la mairie de Paris. Cet outil permet de contextualiser différentes situations dans lesquelles une femme peut se retrouver avec son compagnon et ainsi savoir si ce qu’elle vit est normal ou nécessite plus de vigilance.
Violentomètre : se prémunir des risques
Cet outil « qui montre la toxicité que peut avoir une relation et les degrés de violence dans lequel nous sommes », comme le décrit Sandrine Rousseau, met en lumière plusieurs situations. Celles-ci sont évoquées graduellement, du vert au rouge avec des noms de catégories.
Profite :
- Respecte tes goûts
- Accepte tes amies, amis et ta famille
- A confiance en toi
- Est content quand tu te sens épanouie
- S’assure de ton accord pour ce que vous faites ensemble
« Vigilance, dis stop » :
- Te fait du chantage si tu refuses de faire quelque chose
- Rabaisse tes opinions et tes projets
- Se moque de toi en public
- Est jaloux et possessif en permanence
- Te manipule
- Contrôle tes sorties, habits, maquillage
- Fouille tes textos, mails, applis
- Insiste pour que tu lui envoies des photos intimes
- T’isole de ta famille et de tes proches
- T’oblige à regarder des films pornos
« Demande de l’aide » :
- T’humilie et te traite de folle quand tu lui fais des reproches
- “Pète les plombs” lorsque quelque chose lui déplaît
- Menace de se suicider à cause de toi
- Menace de diffuser des photos intimes de toi
- Te pousse, te tire, te gifle, te secoue, te frappe
- Te touche les parties intimes sans ton consentement
- T’oblige à avoir des relations sexuelles
- Te menace avec une arme
« Quand il y a ’être jaloux en permanence’, ’vérifier les textos’ et ’mettre une gifle’, on est déjà dans la zone rouge de la violence » a déploré Sandrine Rousseau, listant les catégories dans lesquelles se trouve l’ex-compagne d’Adrien Quatennens. Si « mettre une gifle » fait bien partie de la zone rouge, « être jaloux en permanence » et « vérifier les textos » sont dans la zone orange, qui alerte déjà d’une relation toxique. Céline Quatennens avait dénoncé des « violences physiques et psychologiques » exercées depuis « plusieurs années » par son mari, évoquant « ses colères » et « ses crises ». « Il m’est désagréable que mon mari minimise les faits publiquement en jetant le discrédit sur ma personne », avait-elle ajouté dans un communiqué à l’Agence France-Presse. Par ailleurs, le jeudi 15 décembre, le service statistique du ministère de l’Intérieur (SSMSI) a diffusé des données édifiantes : les services de police et de gendarmerie ont recensé 208 000 victimes de violences conjugales en 2021, soit une hausse de 21 % par rapport à 2020.