Il aura fallu que Kylian Mbappé, le petit chouchou des Français fasse un tweet. Et la machine était lancée. Noël Le Graët, qui était jusque-là passé entre les mailles du filet se retrouve aujourd’hui dans de beaux draps. Epinglé par le prodige du football pour avoir tablé Zinédine Zidane, Noël Le Graët, président de la FFF s’est attiré les foudres de la Toile et de nombreuses personnes en ont profité pour déterrer des squelettes, laissés au placard. Une enquête est aujourd’hui ouverte pour harcèlement moral et sexuel.
Noël Le Graët : une enquête ouverte contre lui
Alors que le président de la FFF (Fédération Française de Football) était Interrogé pour savoir si Zinédine Zidane, qui est le favori pour remplacer Didier Deschamps si le contrat de celui-ci était amené à ne pas être renouvelé, l’avait appelé ces derniers jours, ce dernier s’est montré très cassant envers l’ancien champion du monde, en 1998 : « Je ne l’aurais même pas pris au téléphone, avait-il répondu au micro de RMC. « Pour lui dire quoi ? ‘Bonjour Monsieur, ne vous inquiétez pas, cherchez un autre club, je viens de me mettre d’accord avec Didier’ ? ». C’était donc sans pinces, que Kylian Mbappé avait recadré son président, via un tweet bien piquant, le dimanche 8 janvier : « Zidane c’est la France, on manque pas de respect à la légende comme ça ». Du tweet de Mbappé, s’en sont suivi plusieurs accusations qui donnent aujourd’hui lieu à une enquête pour harcèlement sexuel et moral.
Les langues se sont rapidement déliées au sujet de l’homme de 81 ans, qui n’est plus franchement en bon termes avec Kylian Mbappé. Et c’est Sonia Souid, agent de footballeurs, qui a ouvert le bal des accusations. « Il ne m’a jamais regardée comme un agent, mais comme un bonbon à croquer. Pour parler vulgairement, il m’a regardée comme deux seins et un c*l », avait-elle témoigné avant de préciser, au micro de RMC : « Il m’a dit en tête à tête, dans son appartement, très clairement, que si je voulais qu’il m’aide, il fallait passer à la casserole ». Le 11 janvier, le président de la fédération a alors été « mis en retrait » de la présidence de la fédération par le comité exécutif. « Je viens de prendre connaissance avec étonnement d’un article du Monde faisant état de fuites sur le rapport provisoire en cours de préparation (de l’IGESR) », a de son côté commenté le principal intéressé, à l’AFP, samedi 14 janvier.
Plusieurs accusations pèsent contre lui
Au micro de BFM, Sonia Souid se souvient le déroulement d’un rendez-vous professionnel avec Noël Le Graët : « Je me rends à son appartement. Quand j’arrive, il y a du champagne, je suis assez surprise, mais je reste stoïque et j’attends. On échange, on parle de football féminin, sauf que Brigitte Henriques (ancienne vice-présidente de la FFF) ne vient pas et ne viendra jamais. Il me dit assez clairement que si nous étions plus proches, mes idées se concrétiseraient. En tout cas, il serait beaucoup plus motivé pour m’aider dans ce sens ». Et si elle est la première à témoigner officiellement et publiquement, il semble qu’elle ne soit pas la seule à avoir été victime du comportement du président de la FFF. En effet, France Inter avait révélé que « plusieurs femmes » avaient « dénoncé à la mission d’audit, l’attitude de Noël Le Graët à leur égard ». Toujours selon France Inter, une ancienne cadre avait « montré aux inspecteurs des textos et des messages WhatsApp qui ne sont certes pas illicites, mais qui posent question compte tenu du lien hiérarchique qui existait entre eux ». Des propos confirmés à l’AFP par une source proche du dossier. « Dans l’avion, je suis à côté de lui, il pose sa main sur ma cuisse. Je l’ai repoussé en lui disant ‘président, on ne va pas commencer le trajet comme ça », témoignait notamment une source anonyme à Radio France en octobre 2022.
«À ce stade je ne connais ni les faits qui me sont reprochés ni les personnes qui en sont à l’origine. Plus généralement je m’étonne que des informations puissent être divulguées alors même que le rapport provisoire ne m’a pas encore été transmis et que je n’ai pas été en mesure de faire valoir mes observations sur celui-ci» a affirmé le principal intéressé, apparemment étonné, à l’AFP. L’enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).