Une étude révélée par Le Parisien montre que les adolescents font nettement moins d’activité sportive que les plus de 65 ans. Une tendance inquiétante qui nécessite quelques changements quant aux habitudes des adolescents. « Trois enfants sur cinq qui entrent en 6e ne savent pas enchaîner quatre sauts à cloche-pied », alerte ainsi le professeur François Carré, physiologiste cardiovasculaire et cardiologue du sport au sein du CHU Pontchaillou, à Rennes, dans Le Parisien.
Quelle capacités physiques chez les adolescents ?
Alors que TikTok – le réseau social préféré des adolescents – grouille de vidéos explicatives sur le thème du sport, de conseils pour mieux bouger aux façons de mieux manger pour être plus performant et en meilleure santé, il semble que la tendance sportive ne prenne pas chez les plus jeunes. C’est ce que révèle une étude une étude financée par la Matmut et le ministère des Sports. En effet, les résultats inquiètent. Elle a ainsi évalué le niveau de capacité physique, plus précisément les capacités cardio-vasculaires respiratoires et musculo-squuelettiques, de plus de 9 000 élèves de 6e, âgés entre 10 et 12 ans. L’étude s’est déroulée en Bretagne, dans les Hauts de France et en Auvergne-Rhône-Alpes.
Pour ce faire, les élèves ont dû réaliser le « test navette de Luc Léger » qui permet de déterminer la vitesse maximale et d’estimer la consommation maximale d’oxygène. L’idée ? Une course palliative qui consiste à courir avec une cadence qui augmente au fur et à mesure. Normalement, ce test commence à 8 km/h mais pour ce cas, le test a commencé à 6 km/h car le professeur craignait que certains ne puissent tenir la route en commençant à 8. « Les chiffres sont très mauvais, estime le professeur Carré auprès du Parisien, car au minimum la capacité physique devrait rester stable. Aujourd’hui, un sujet de 65 ans qui est actif, sans être sportif, ferait mieux que les jeunes ». En effet, les résultats montrent que les enfants ont couru à une vitesse maximale moyenne de 10,2 km/h. Un chiffre qui a baissé de 1km/h pour les garçons et 0,6km/h pour les filles depuis 1987.
Une tendance qui doit s’inverser
« Une étude montre que les enfants en surpoids, entre 4 et 12 ans, vont tous avoir un accident cardiovasculaire avant 40 ans. Nos collégiens sont diabétiques, ils ont une pression artérielle et un taux de cholestérol plus élevés qu’en 1987 » alarme ainsi le professeur Carré au Parisien. « Globalement, quand on suit l’entraînement spécifique qui est proposé (2 x 15 minutes par semaine pendant 6 semaines), on a une augmentation de 235 % de la capacité physique », pointe le professeur Carré, toujours dans Le Parisien. Un constat fait après avoir mis en place une seconde phase de l’expérience. En effet, les étudiants ont été divisés au hasard en deux groupes. L’un des deux groupes a effectué 2 unités de 15 minutes d’entraînement individuel par intervalles par semaine. Les enfants du deuxième groupe ont poursuivi leurs cours d’enseignement obligatoire (EPS) comme d’habitude. Après 6 semaines, l’amélioration entre les deux notes était de 5% dans le premier groupe et de 2% dans le second groupe.
Une étude qui vient faire écho aux demandes de Pap Ndiaye, Ministre de l’éducation, Amélie Oudéa-Castéra, Ministre des sports qui ont lancé une initiative pour favoriser la pratique du sport chez les adolescents et ainsi renforcer le dispositif « 30 minutes d’activité physique par jour à l’école ». Pour ce faire, de nombreux sportifs de haut niveau, 150, se rendront dans les classes des collèges afin de porter un message encourageant. On y croit !
