Le 7 mars, la France sera à l’arrêt. C’est en tout cas ce qu’espèrent les syndicats pour cette journée de grève qui fait suite au projet de loi de réforme des retraites du gouvernement, qui est actuellement en plein débat au Sénat. La journée de mobilisation qui devrait avoir lieu le 7 mars pourrait bel et bien commencer dès aujourd’hui et durer plusieurs jours bien qu’Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, ait prévenu que « mettre le pays à l’arrêt, c’est prendre le risque d’une catastrophe écologique, agricole, sanitaire, voire humaine ». On fait le point sur ce qui attend la France lors de ces journées « noires ».
Transports et déplacements
Sans surprise, du côté de la SNCF, tous les syndicats appellent à la grève, et ce à partir du 7 mars et espèrent qu’elle sera reconductible. L’idée ? Empêcher la circulation de tous les trains, ou presque. « Attendez-vous à ce qu’il n’y ait pas de trains, et à ce qu’il n’y ait pas beaucoup de choses à partir du 7 », a ainsi prévenu la CGT. Concrètement, lors de la journée du 7 mars, il y aura un TGV sur cinq et un TER sur cinq. En revanche, aucun Intercités ne sera mis en circulation. Pour ce qui est de l’Île-de-France, le trafic sera compliqué : un train sur trois à un train sur dix seulement selon les lignes Transilien et RER. Et ça ne va pas en s’arrangeant pour les utilisateurs du réseau RATP. Les syndicats appellent également à une grève massive reconductible qui aura pour incidence la mise à l’arrêt du service. Le trafic sera « très fortement perturbé » avec les RER A et B qui circuleront à raison de un train sur deux et les lignes de métro qui ne circuleront qu’aux heures de pointe.
Côté aérien, le trafic devrait également être très perturbé. Les compagnies aériennes ont ainsi été sommées de réduire de 20% leur programme de vols pour ce qui est de Roissy et de 30% dans les aéroports importants comme Bordeaux, Beauvais, Lyon, Lille, Paris-Orly ou encore Marseille. Si vous pensiez prendre votre voiture, prenez garde. Le syndicat qui représente la quasi-totalité des employés des raffineries, la CGT chimie, appelle à la grève et ce, dès le lundi 6 mars au soir. Il y a donc fort à parier que les Français se retrouvent face à une pénurie d’essence « Aussi bien dans la production de carburant, que dans la distribution, que dans l’importation, on vise à bloquer l’ensemble de l’économie, en particulier par la grève », indiquent les représentants.
Forte mobilisation des routiers et du secteur de l’éducation
Certains routiers entendent bien commencer les blocages le plus rapidement possible. Certains ont d’ailleurs déjà commencé depuis hier soir, dimanche 5 mars avec des blocages. Ainsi, la fédération nationale des transports et de la logistique Force ouvrière-UNCP appelle « l’ensemble des conducteurs routiers à se mettre à l’arrêt à partir du dimanche soir 5 mars 22 heures » dans un récent communiqué. « Ça peut être des opérations escargot, des blocages de zones industrielles, des distributions de tracts à des ronds-points. On s’est aperçus que quand on donnait des informations, il y avait la police avant nous, aujourd’hui on attend le dernier moment pour que l’information soit diffusée », assure ainsi à BFMTV, Patrice Clos, secrétaire général FO-Transports.
Côté éducation, le mot est passé. Alors que les vacances scolaires sont terminées, les principaux syndicats enseignants ont appelé à ce que les grèves permettent de « fermer totalement les écoles, collèges, lycées et services » le 7 mars. L’intersyndicale a aussi appelé les personnels « à se mobiliser le 8 mars, journée internationale de luttes pour les droits des femmes, pour dénoncer l’injustice sociale majeure de cette réforme des retraites envers les femmes ». Il n’y a plus qu’à attendre la journée fatidique pour savoir à quel point cette grève va être suivie, ou non.