Depuis la pandémie, les dépistages liés aux infections sexuellement transmissibles ont nettement baissé. De plus, les jeunes actifs font de moins en moins attention à ce que chaque rapport soit protégé. De fait, les infections ont tendance à se décupler. Une situation que déplore la Haute Autorité de santé qui souhaite opérer quelques changements pour endiguer le problème. Pour ce faire, il serait question de donner aux médecins la possibilité de contacter directement les partenaires des malades. Il faudrait donc changer la loi sur le secret professionnel.

La prévention avant tout

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Pour l’année 2023, les préservatifs devenaient gratuits pour toutes les personnes âgées de moins de 26 ans. Une mesure annoncée par le gouvernement qui faisait suite au nombre inquiétant d’infections. En effet, entre 2017 et 2019, le nombre de diagnostics d’infection à chlamydia a augmenté de 29 %. Cette progression est plus marquée chez les femmes de 15 ans à 24 ans (+41 %) et chez les hommes de 15 ans à 29 ans (+45 %). Le nombre de diagnostics de gonorrhée a quant à lui augmenté de 21 %. D’après Santé publique France, les dépistages des IST bactériennes en centre gratuit d’information et de dépistage ont chuté de 30 % en 2020 par rapport à 2019. Partant de ce constat et donc de l’idée que la protection lors d’un rapport n’est plus aussi induite, la HAS souhaite revoir la loi sur le secret professionnel.

Pourquoi faire évoluer la législation sur le secret professionnel ? Pour « offrir au patient chez qui une IST est diagnostiquée la possibilité de choisir la manière d’informer son ou ses partenaire(s) et de favoriser ainsi l’initiation d’une démarche de notification ». Ainsi, le jeudi 9 mars 2023, la HAS proposait donc que « le professionnel de santé ou un tiers puissent informer le partenaire d’un patient avec le consentement de ce dernier ». En permettant une telle démarche, la HAS espère interrompre les chaînes de transmission et donc freiner les risques de mortalité associés à ces infections. “La démarche de notification au(x) partenaire(s) est un outil de prévention majeur. Cette notification consiste, pour un professionnel qui annonce un diagnostic d’IST, à inciter le patient à informer son ou ses partenaires sexuels pour les conduire à se faire dépister et à bénéficier d’un traitement approprié”, explique la HAS.

Une meilleure prise en charge

Si la possibilité de modifier la législation en vigueur quant au secret professionnel, il n’est pas question de le faire sans le consentement du patient. En effet, même si la législation sur le secret professionnel pourrait évoluer, il faudra toujours attendre le consentement éclairé du patient concerné. Toujours pour freiner la circulation des IST, la HAS propose un traitement accéléré pour les partenaires. Une possibilité qui permettrait de remettre au patient diagnostiqué une ordonnance au profit d’un partenaire afin de lui éviter une consultation. Une nouvelle mesure qui permettrait ainsi « aux partenaires d’être traités au plus tôt, surtout en l’absence de symptômes et si l’on sait qu’ils ne s’adresseront pas à un médecin ou ne se rapprocheront pas du système de santé » a expliqué la HAS. 

Reste à savoir de quelle manière les pouvoirs publics vont se saisir de ces possibilités évoquées par la Haute Autorité de santé. Une chose est certaine, la mesure qui a permis le dépistage gratuit et les préservatifs gratuits au moins de 26 ans, est pour le moment une réussite.

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