Le peuple a voté. Et les trottinettes, il n’en veut plus. En effet, lors d’un référendum local organisé ce dimanche 2 avril, les parisiens ont voté contre leur autorisation à hauteur de 90%. Une nouvelle qui risque de fâcher les trois principaux opérateurs de ces trottinettes en libre-service.

Anne Hidalgo : prête à respecter aux résultats des urnes

En 2018, ce nouveau mode de transport explose au sein des rues parisiennes. Si les débuts étaient encourageants, l’utilisation de ces trottinettes a rapidement semé le chaos dans la capitale, donnant bien du mal à la maire socialiste quant à l’encadrement. Après des efforts pour limiter les dégâts, Anne Hidalgo s’est montrée en faveur de l’arrêt du service. Mais pas sans convoquer l’avis des parisiens. La Mairie de Paris ne renouvellera donc pas les contrats des trois opérateurs privés -Lime, Dott et Tier) qui mettaient à disposition 5 000 trottinettes chacun. Le contrat faisant effet jusqu’au 31 août, le service service «ne sera pas renouvelé à partir du 1er septembre». Vous ne verrez donc plus de trottinettes à la rentrée. 

Pour Anne Hidalgo, qui s’est dit « surprise » par ce rejet massif, ce vote est une réussite : « On se réjouit de cette participation particulièrement intéressante. C’est un beau jour pour la démocratie, surtout à un moment où elle ne va pas bien. Plus de 100 000 votants, c’est très positif et très encourageant ». Pourtant, le taux de participation était très faible puisqu’il n’était que de 7,46% pour 1,3 million d’électeurs inscrits. En effet, le vote électronique avait été écarté. Pour Pierre-Yves Bournazel, chef de file d’Horizons au Conseil de Paris, il s’agit d’un « flop. Une occasion démocratique ratée ». Mais également une perte d’argent pour la ville de Paris puisque les trois opérateurs versent quelque 930 000 euros à la ville de Paris par an. En supprimant ces services, la ville de Paris supprime plus de 800 emplois.  «A partir de maintenant, notre priorité en tant qu’employeurs responsables est d’assurer l’avenir de nos salariés», ont ainsi souligné les trois opérateurs.

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Pourquoi les « contre » ont-ils voté ?

Un ras-le-bol général. Et c’est d’ailleurs majoritairement les personnes « contre » qui se sont déplacées pour dire « non ». Assez des trottinettes. En raison ? La sécurité des plus vulnérables mais aussi le manque de respect du matériel. Les personnes à mobilité réduite sont les premières concernées par ce sujet et les premières à en souffrir et elles ne peuvent même pas voter car il n’y a pas de procuration possible ni de vote à distance. Ma voisine de 93 ans qui est handicapée ne peut pas se déplacer», s’indigne Hélène, une soixantaine d’années, au Figaro. Une autre dame âgée de 66 ans explique qu’elle vote « non » pour protéger les gens qui, comme sa mère de 84 ans, n’osent plus sortir de chez eux par peur de se faire renverser par une trottinette. Pour d’autres, la vue du matériel jeté dans les rues de Paris n’est plus supportable : «On prend les trottinettes, on les utilise et quand on a fini, on les jette dans la Seine. C’est n’importe quoi», explique Candice, 32 ans. 

En revanche, pour certains, il s’agirait simplement de mieux encadrer l’utilisation de ce moyen de transport plutôt que de le supprimer complètement. En effet, comme l’explique Florian, 30 ans, il s’agit d’un service qui va « dans le sens d’une ville écolo ». « Il faut juste mieux l’encadrer et rendre le casque obligatoire», explique-t-il. Pour Marie, les trottinettes sont un parfait moyen de rentrer en sécurité pour les filles :  «Les trottinettes qui sont louées, ça dépanne de ouf les filles. Cela leur permet de ne pas prendre le métro la nuit où l’on est en insécurité et d’aller vite dans les rues si on est importuné. En plus, cela coûte moins cher que le taxi». Un avis qui malheureusement, n’aura pas été entendu. Peut-être qu’à la prochaine initiative écologique, les parisiens prendront davantage soin de ce qu’on leur propose ?

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