On ne présente plus Apple. Depuis de nombreuses années, Apple, le géant de la technologie, est au cœur d’une controverse persistante concernant l’obsolescence programmée. Cette pratique, qui consiste à concevoir des produits avec une durée de vie limitée dans le but de stimuler les ventes, a suscité de vives critiques à l’encontre de la société. HOP a donc porté plainte contre le géant américain pour «pratiques commerciales trompeuses ».
Une obsolescence programmée à grande échelle ?
Ce lundi 15 mai, le parquet de Paris a confirmé l’ouverture d’une enquête après la plainte de l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP) déposée en décembre 2022. La plainte dénonçait alors une réparabilité défaillante des appareils Apple. Les investigations ont ainsi été confiées au service national des enquêtes de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Pour l’association, cette plainte est l’occasion de « sanctionner et de démontrer le caractère délictuel » des pratiques du géant à la pomme. Concrètement, selon HOP, Apple associe « les numéros de série des pièces détachées à celui d’un smartphone, via notamment des micro-puces, donnant la possibilité au fabricant de restreindre la réparation pour les réparateurs non-agréés ou de dégrader un smartphone réparé avec des « pièces génériques » à distance ». Des faits, qui ont été rapportés par de nombreux utilisateurs, mais pas seulement. Apple est dans le viseurs de nombreuses critiques concernant la durée de vie de ses appareils.
En effet, l’une des principales critiques à l’encontre d’Apple concernait les mises à jour logicielles. De nombreux utilisateurs et experts accusent la société de ralentir délibérément les anciens modèles d’iPhone grâce à ces mises à jour, incitant ainsi les consommateurs à opter pour les modèles plus récents. Ce phénomène, baptisé « obsolescence logicielle », a fait l’objet de poursuites judiciaires et d’amendes dans plusieurs pays, mettant Apple sur la sellette. Dans sa défense, Apple affirmait que les mises à jour logicielles sont destinées à améliorer les performances, la sécurité et la convivialité des appareils. La société soutient que les ralentissements observés sur les anciens modèles sont le résultat de contraintes matérielles et de la nécessité d’optimiser les performances globales du système. Mais malheureusement pour la marque, ce n’est pas le seul problème observé.
Apple risque près de 2 milliards d’amende au Royaume-Uni
Une grande partie de la controverse réside dans la durée de vie des batteries des iPhone. Certains utilisateurs ont remarqué que leurs appareils ralentissaient considérablement lorsque les batteries se dégradaient. Les accusations quant aux pratiques commerciales d’Apple ne datent pas d’hier. En effet, en 2018, HOP portait déjà plainte pour ces mêmes raisons. Apple avait alors finalement admis avoir ralenti volontairement les performances des anciens modèles pour éviter les arrêts soudains causés par une batterie vieillissante. Cette révélation avait déclenché une indignation généralisée, les consommateurs accusant la société de manipuler délibérément les performances des appareils pour les pousser à acheter de nouveaux modèles plutôt que de simplement remplacer la batterie. En 2020, la marque à la pomme payait à la France une amende de 25 millions d’euros.
Et il semble que la marque n’ait pas fini de payer pour réparer ses erreurs, puisque la marque a également été poursuivie au Royaume-Uni. Pour avoir « caché le défaut de fonctionnement de millions de batteries d’iPhone en les bridant avec des mises à jour logicielles », une association de consommateurs britanniques a intenté une action en justice pour Apple. Si ce procès a lieu, l’entreprise à la pomme pourrait bien se retrouver à devoir payer près de 2 milliards de dollars. Selon Reuters, Apple a demandé à un tribunal de Londres de bloquer la plainte. Pour rappel, le délit d' »obsolescence programmé » est puni d’une peine de deux ans de prison et de 300 000 euros d’amende.