Il existe néanmoins une condition pour que la durée de vie des personnes qui se couchent tard ne soit pas réduite, selon cette récente étude.
Jusqu’aujourd’hui, l’idée que les personnes qui se couchent tard avaient une espérance de vie réduite par rapport aux couche-tôt, était ancrée. Pourtant, une récente étude vient contredire cette affirmation. Si et seulement si ces derniers respectent une condition sine qua none à leur bonne santé.
Couche-tard et couche-tôt : même combat
Dans la vie, il y a deux équipes. Les couche-tôt et les couche-tard. Certains aiment l’effervescence de la journée tandis que d’autres préfèrent le calme et le profondeur de la pénombre. A chacun sa préférence. Et pour ceux qui aiment se coucher tôt, le bénéfice paraissait double : être reposé mais également bénéficier d’une plus longue espérance de vie, selon les experts. Pourtant, il paraîtrait que cette idée soit désuète. Une bonne nouvelle pour ceux qui aiment se perdre dans leurs pensées lorsque la nuit tombe. En effet, une étude britannique publiée le vendredi 16 juin vient de tordre le coup à cette affirmation. Les oiseaux de nuit n’auraient donc pas plus de chance de mourir jeune que ceux qui prennent soin de se coucher tôt. En revanche, s’ils conservent une habitude particulièrement nocive, ces derniers ont, en effet, plus de chance de mourir plus jeunes, selon les conclusions de l’étude : se coucher tard, d’accord mais il faudra oublier alcool et cigarettes afin de limiter la casse.
Pour permettre d’affirmer l’idée que se coucher tard tout en fumant et en buvant était largement préjudiciable pour la santé, les chercheurs ont comparé durant 37 ans les habitudes de sommeil de 24 000 jumeaux de même sexe. Un tiers se déclarait comme « plutôt du soir », 10% comme « vraiment du soir » et le reste se décrivait comme du matin. Le premier constat a été la part majeure de jeunes au sein des couche-tard. Mais pas seulement. Au sein de ces couche-tard, les chercheurs ont constaté qu’ils étaient beaucoup à boire et à fumer lorsque le reste du monde était dans les bras de Morphée. En 2018, les chercheurs ont constaté que plus de 8 700 jumeaux étaient décédés. En somme, lors de ces 37 années, les chercheurs ont pu avancer que les personnes qui préféraient se coucher tard avaient 9% de chance en plus de mourir plus jeunes. Et cette différence serait principalement liée, donc, à leur consommation de tabac et d’alcool. En substance, si les couche-tard ne fument et ne boivent pas, ils n’auraient pas plus de risque de décès précoce que ceux qui se couche tôt.
« Les personnes vraiment du soir devraient réfléchir à leur consommation d’alcool et de tabac, s’ils en consomment », a ainsi déclaré Christer Hublin, de l’Institut finnois de santé au travail et auteur principal de l’étude. En clair, l’heure à laquelle les individus ont tendance à se coucher, leur « chronotype », a « peu ou pas » d’effet sur leur mortalité, a-t-il affirmé à l’AFP.
Couche-tard, couche-tôt : qui l’emporte ?
Si l’idée selon laquelle les oiseaux de nuit ont davantage de risques de décéder plus jeune a le dent dure, celle qui tend à pousser les gens à se lever tôt pour bénéficier de pas de productivité, l’a tout autant. Et pourtant, il semblerait que l’heure à laquelle on se couche et/ou à laquelle on se lève n’aient aucun impact sur notre productivité. C’est une étude menée par une équipe de chercheur·euses de l’université d’Ottawa au Canada et publiée dans le Current Research in Behavioral Sciences en 2022 qui a permis de remettre au goût du jour la croyance selon laquelle « l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt ». “Les personnes ayant un chronotype matinal plus précoce ont une plus grande stabilité inter-quotidienne”, assure l’étude. Cette dernière a également révélé qu’une capacité verbale plus élevée est associée aux lève-tot plutôt qu’aux couche-tard. Des différences qui seraient très légères.
Concernant la mémoire, les chercheurs n’ont noté aucune différence majeure, qu’il s’agisse de la mémoire à long et à court terme. “Ils ont (les chronotypes, NDLR) tous deux des avantages et des inconvénients, qui étaient utiles à nos ancêtres”, a, de son côté, assuré Dr Kat Lederle, thérapeute et spécialiste du sommeil, dans les colonnes de Stylist. Cette dernière a donc noté l’importance de lâcher du leste quant à nos habitudes de sommeil. “La société devrait être moins rigide et permettre aux individus de dormir et d’être actifs en fonction de leurs besoins” plutôt que de mettre en avant les lève-tôt. Conclusion : vous pouvez vous couchez tard et vous levez tard tant que vous ne fumez pas et ne buvez pas d’alcool.
