Un dommage collatéral. Alors qu’il se trouvait dans la voiture de son oncle, un enfant de dix ans a trouvé la mort suite à ce qui ressemble à un règlement de comptes, dans la nuit du 21 au 22 août à Nîmes.
Traîné sur la chaussée
Terrible drame. Dans la nuit du 21 au 22 août dans le quartier Pissevin, une zone à urbaniser en priorité (ZUP), dans le sud-ouest de Nîmes, aux alentours de 23 heures, des coups de feu retentissent. Un homme, qui rentrait du restaurant avec ses deux neveux âgés de 7 et 10 ans, a été la cible de tirs. Selon des témoins, les tireurs étaient quatre et cagoulés. Ils ont ouvert le feu sur la voiture de l’oncle, en mouvement. Le conducteur a été blessé au dos par trois balles. Voulant se diriger directement à l’hôpital et pensant que son neveu était hors de la voiture au moment de la fusillade, il a redémarré. Mais l’enfant était en réalité coincé dans sa ceinture de sécurité en dehors de la voiture. Le petit a donc été traîné sur la chaussée sur plusieurs centaines de mètres, selon une source policière.
Alors qu’il présentait une plaie par balle dans le dos, l’enfant est malheureusement décédé quelque temps après son arrivée à l’hôpital. « Il aurait été mortellement blessé par l’impact », a révélé le médecin légiste, mais l’autopsie permettra de déterminer avec précision la cause de la mort. L’autre enfant, âgé de 7 ans et de son côté sain et sauf. Quant au pronostic vital de l’automobiliste, un militaire en permission, celui-ci n’est plus engagé et il semblerait qu’il ne soit pas connu des services de police.
Un règlement de comptes en cause
« Un enfant de 10 ans tué lors de ce qui semble être un règlement de comptes entre trafiquants. C’est un immense drame qui ne restera pas impuni. La police a déjà interpellé de nombreux trafiquants ces dernières semaines et va intensifier sa présence avec fermeté » a écrit sur Twitter Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur. Les suspects, de leur côté, ont pris la fuite « à bord d’un véhicule volé qui a été retrouvé quelque temps plus tard à proximité », affirme à France Bleu Gard Lozère François-Xavier Debonneville, secrétaire départemental adjoint d’Alliance Police nationale dans le Gard.
Le préfet du Gard Jérôme Bonet a également indiqué sur BFMTV que le quartier est « comme d’autres, gangrené par le trafic de drogues qui est à l’origine de toute une délinquance induite ». Le préfet a ensuite confirmé sur BFMTV le déploiement « dès aujourd’hui » de la CRS8, unité spécialisée dans les violences urbaines, sur instruction de Gérald Darmanin. Elle va arriver « dans les heures qui viennent » pour « sécuriser le quartier ».
Plusieurs figures politiques ont réagi à ce drame comme le maire de Fréjus, David Rachline. « Toutes mes pensées vont pour la famille de cet enfant, victime collatérale d’une fusillade à Nîmes. Les règlements de compte entre trafiquants ont fait trop de victimes, il faut mener une véritable guerre contre le trafic de drogue »