Un nouveau drame terroriste secoue la France depuis vendredi. Un professeur a été égorgé au lycée Gambetta-Carnot d’Arras dans l’enceinte de l’établissement. Le tueur est aujourd’hui entre les mains des forces de l’ordre.
Un écho avec Samuel Paty
Si cette tragédie secoue la France au-delà du geste du terroriste c’est pour ses échos avec une autre affaire. En effet, ce crime intervient presque 3 ans jour pour jour avec le sanglant meurtre du professeur Samuel Paty en 2020. Pour rappel, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie avait été décapité une dizaine de jours après avoir fait un cours sur la liberté d’expression à ses élèves et y avoir présenté des caricatures de Mahomet. Son assaillant était un réfugié d’origine tchétchène, radicalisé. Ainsi, le meurtre de Dominique Bernard professeur de lettres ne peut que raviver de douloureux souvenirs. En outre, ce professeur « humaniste dans l’âme » d’après ses collègues a été tué également à l’arme blanche par Mohamed Mogouchkov, 20 ans, d’origine tchétchène. Cet ancien élève du lycée d’Arras arrivé en France à l’âge de 13 ans a réussi à pénétrer dans l’enceinte de l’établissement parce qu’il était ancien élève. Armé de deux couteaux, il est entré dans l’établissement et aurait crié « Allah Akbar », avant de s’en prendre au corps enseignant. Intervenu au bout de 4 minutes après un appel d’un enseignant, les policiers sont intervenu malheureusement trop tard mais ont appréhendé le terroriste islamiste.
Il était connu des services de police
Ce qui retourne encore plus l’hexagone depuis hier, c’est le rôle des gardiens de la paix qui auraient pu empêcher ce drame. Car en effet, le jeune homme était connu des services de police et ce, depuis un moment. Lui et sa famille avaient fait l’objet d’un avis d’expulsion en 2014 vers Moscou alors qu’ils habitaient à Rennes. Nonobstant, ils sont restés en France grâce à la mobilisation de différentes associations dans la région. Ils ont alors déménagé vers Arras où le père de cette famille de cinq enfants est accusé en 2018 de violences conjugales et à nouveau menacé d’expulsion. Depuis, les trois garçons se sont radicalisés l’un d’eux est même incarcéré depuis 2019 en répercussion d’un attentat déjoué par la police ainsi que pour des propos faisant l’apologie du terrorisme. Le frère cadet de 17 ans lui, a été aussi arrêté alors qu’il rôdait proche d’un établissement scolaire. Ainsi, la responsabilité des forces de l’ordre dans cette affaire questionne. De plus, l’assassin Mohamed Mogouchkov était fiché S peu de temps avant son crime. Il était sur écoute et largement surveillé par les services de la DGSI avant d’être contrôlé la veille de son acte, le 12 octobre. Ces derniers ne lui ont reproché aucune infraction néanmoins « ils pressentait que quelque chose allait se passer » sans pour autant percevoir la nature de l’action possible. Le gouvernement a décidé de renforcer la sécurité à proximité de différents lieux publics car une importante crainte d’un effet « boule de neige » traverse les esprits. Ainsi, après cette énième catastrophe sommes-nous toujours en sécurité dans nos lieux publics ?