La France connaît ces derniers jours des journées d’angoisses. Entre la récente attaque terroriste au lycée Gambetta à Arras et les multiples alertes à la bombe, les forces de l’ordre sont sur le qui-vive. Et les Français peu rassurés. Ces derniers jours, les alertes à la bombe ont été incessantes. A tel point que le Louvre a dû être évacué, mais aussi le Château de Versailles, à deux reprises, une dizaine d’aéroports et des établissements scolaires. Alors que le plan Vigipirate a été relevé, les policiers sont sommés d’agir et vite.
Fausse alerte : jusqu’à deux ans de prison
Mercredi 18 octobre, pas moins de 17 aéroports régionaux ont été perturbés pour inspection par les services de déminage. Ce Jeudi 19 octobre, c’est le Château de Versailles qui a reçu des « menaces d’attentat ». Sur toutes ces alertes, d’aucune ne semblaient véridiques. Un phénomène pas nouveau pourtant puni par la loi. En effet, les personnes qui s’amusent à lancer de fausses alertes, si elles sont retrouvées, encourent des poursuites judiciaires. Et pas des moindres. « Ce n’est pas un phénomène nouveau, mais ça intervient dans un contexte particulier. Et avec ce qu’on vient de vivre, nous ne sommes pas à l’abri d’un effet de mimétisme », explique Denis Jacob, secrétaire général d’Alternative police CFDT, à BFMTV.
« Le fait de communiquer ou de divulguer une fausse information dans le but de faire croire qu’une destruction, une dégradation ou une détérioration dangereuse pour les personnes va être ou a été commise est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende », stipule l’article 322-14 du code pénal. Les responsables de fausses alertes peuvent aussi être condamnés à verser des dommages et intérêts pour notamment rebrousser les frais liés au déplacement des secours et/ou de la police, de l’inspection des lieux et des services de déminage.
Des poursuites systématiques
Les alertes à la bombe sont prises très au sérieux. D’autant plus dans un contexte de tension, où la psychose est à son comble. Et le gouvernement compte bien prendre le problème à bras-le-corps. Eric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice, a ainsi annoncé que les « petits guignols » qui s’amusent à envoyer de fausses alertes à la bombe seront « retrouvé » et « punis ». Il précise également que leurs parents « seront tenus de rembourser les dommages et intérêts qu’ils ont causé » dans le cas où ils sont mineurs. A l’heure actuelle, quatre mineurs, qui ont entre 13 et 14 ans, ont été placés en garde à vue. Ils sont soupçonnés d’avoir lancé une alerte à la bombe dans un collège de Champigny-sur-Marne.
Mardi dernier, une femme a été condamné à huit mois de prison après une fausse alerte dans un collège. Ces alertes malveillantes sont systématiquement tracées à chaque fois. « Ils arrivent à retrouver le numéro de téléphone et ils convoquent l’individu au commissariat », explique Clément Oberlin, délégué Unité SGP-FO Police à France info.
Ces fausses alertes sont d’autant plus inacceptables lorsque l’on sait qu’elles doivent toutes faire l’objet d’une intervention. « Toutes les alertes, sans exception, sont prises au sérieux », assure auprès de BFMTV le syndicaliste d’Alternative police CFDT Denis Jacob. Quoiqu’il arrive, même si la menace ne semble pas réelle, les forces de l’ordre ont l’obligation d’intervenir systématiquement.