Le 31 octobre, la France et la communauté juive retenaient leur souffle. Une nouvelle attaque antisémite plongeait le pays dans la peur. Une soixantaine d’étoiles de David, symbole de la religion juive, étaient découverts sur plusieurs façades d’immeubles à Paris, en Seine-Saint-Denis et dans les Hauts-de-Seine. « Certains veulent terroriser les Français juifs en reprenant les méthodes des années 30. Ils doivent être rapidement trouvés et sévèrement punis », réclamait l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) sur X.

« Soutenir les juifs d’Europe »

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L’auteur des faits a été retrouvé. Et n’a pas attendu avant de confirmer les actions dont il a été le commanditaire. Il s’agit d’Anatoli Prizenko, un homme d’affaires moldave. Une information confirmée par une source proche de l’enquête après que Le Monde et Europe 1 ont révélé une information en ce sens. Interrogé par BFMTV, l’homme d’affaires n’a pas cherché à nier les faits. Au contraire, selon lui, tagger les façades d’immeubles d’étoiles de David était un signe de soutien. En effet, il a affirmé que « dans le contexte des attentats et de l’antisémitisme en Europe, l’action avait pour seul but d’inspirer et de soutenir les juifs d’Europe, de leur rappeler l’histoire du peuple juif ». Auprès de la chaîne d’information il assure que l’action « n’avait pas pour but d’offenser ou de blesser négativement les sentiments de qui que ce soit ». 

Au moment des faits,  la municipalité de la ville de Vanves laissait penser que le choix des façades tagués n’avait pas été réfléchi. : « On a le sentiment que c’est fait au hasard », a ajouté la mairie, selon laquelle certaines maisons touchées sont occupées par « des gens qui ne sont pas de confession juive ». Une déclaration confirmée par l’auteur des faits, qui a déclaré à BFMTV que « le choix des bâtiments était complètement aléatoire et chaotique ». Selon Anatoli Prizenko, il serait en lien avec « l’organisation de la communauté juive européenne Bouclier de David ». Une affirmation qui n’a, à ce jour, pas pu être vérifiée et qui est donc à prendre avec des pincettes.

La France accuse la justice

Avant que l’homme d’affaires ne confirme son implication, un couple de moldaves avait été interpellé le 27 octobre, en flagrant délit. Ils ont alors expliqué avoir reçu une somme d’argent pour agir sur la demande d’une autre personne. « La somme n’était pas très élevée. Toutes les informations du financement vont être données pendant notre conférence de presse. Il n’y a aucun secret, ce n’est vraiment pas une très grosse somme », a expliqué Anatoli Prizenko qui affirmait que seuls deux ” tagueurs  » avaient été payés. 

Le ministère français des Affaires étrangère, a dénoncé, ce jeudi 9 novembre, dans un communiqué, « une nouvelle ingérence numérique russe » en désignant « l’implication du réseau russe Recent Reliable News dans l’amplification artificielle et la primo-diffusion sur les réseaux sociaux des photos des tags représentant des étoiles de David dans le 10e arrondissement de Paris ». Le service technique et opérationnel de l’État chargé de la vigilance et de la protection contre les ingérences numériques étrangères, Viginum, aurait en effet « détecté le 6 novembre 2023 l’implication d’un réseau de 1.095 bots sur la plateforme X (anciennement Twitter), ayant publié 2.589 posts contribuant à la polémique liée aux étoiles de David taguées au pochoir dans le 10e arrondissement de Paris », affirmait le Quai d’Orsay. Ces bots qui proviendraient du réseau russe auraient fait une première publication le 28 octobre alors que les premières publications authentiques des photos des tags auraient été faites le 30 octobre. 

De son côté, la Russie n’a pas attendu avant de balayer les soupçons de la France, en déclarant que ses accusations sont « stupides » et « indignes ». Moscou a affirmé qu’il « n’y a pas eu d’influence extérieure, ce n’est pas une diversion ou une provocation ». La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova a assuré qu’il s’agissait d’une « tentative (…) des autorités françaises ou de leurs services de renseignement, de prétendre simplement que la montée de l’antisémitisme en France est d’une autre nature qu’interne ».

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