Depuis le 28 novembre, Monique Olivier, la complice de Michel Fourniret, est jugée pour son implication dans l’enlèvement et la séquestration de la petite Estelle Mouzin, en 2003, mais également pour le meurtre de Johanna Parrish en 1990 et de Marie-Angèle Domèce en 1988. Les parents d’Estelle Mouzin ont pu être entendus ce mercredi 6 décembre, au septième jour du procès.

« Négation de l’humanité »

On a tous l’impression d’avoir connu la petite Estelle Mouzin. Sa photo placardée un peu partout, son sourire timide et son pull rouge, sur un fond bleu. D’elle, on ne connaît que ça. « Aujourd’hui ça fait 7636 jours qu’Estelle a été enlevée » a déclaré le père de la fillette, disparue à l’âge de neuf ans. Mais il l’assure qu’ il n’a aucun « esprit de vengeance ». Depuis 20 ans, le père d’Estelle tente d’obtenir les réponses à ses innombrables questions. De celles qui font peur. Depuis 20 ans, la famille de la fillette, ne cesse de voir la vie d’un autre oeil : « Aujourd’hui, dès que nous rencontrons quelque chose de beau, un endroit, un concert, à chaque fois je me dis qu’Estelle n’est pas là pour voir ça », a-t-il déclaré, à la barre. 

Si Monique Olivier a dénoncé son mari en 2020 et tente d’euphémiser son implication, le père d’Estelle l’a déjà condamné : « elle a participé pleinement à l’enlèvement et à la suite des opérations. Elle a gardé Estelle pendant la journée sachant parfaitement ce qui allait se passer » a-t-il expliqué avant de sommer la cour à s’imaginer le calvaire vécu par sa petite fille. « Maintenant je vous demande d’imaginer le viol de cette petite fille terrorisée, trimballée dans un fourgon fermé, séquestrée dans une maison abandonnée… Nous sommes dans la négation de l’humanité. L’assassinat d’Estelle, c’est un crime de sang-froid ».

Une absence de remords qui dérange

©capture écran France 5

Entendue par la famille de la petite Estelle, Monique Olivier, a exprimé des regrets. « Si j’étais à leur place je ne pardonnerais pas, c’est impardonnable ». L’ex-femme de Michel Fourniret a présenté ses excuses : « Je tiens à demander pardon aux familles (…) Tout à l’heure, on a dit que j’avais montré aucun sentiment et pourtant c’est faux, d’entendre toutes ces personnes parler, ça me fait quelque chose quand même » a-t-elle déclaré avant de se qualifier d’affirmer qu’elle était une personne « monstrueuse ». 

Pour Eric Mouzin, le plus révoltant est de constater l’absence de « sincères remords » de la part de Monique Olivier et d’observer sa posture de victime. « Je souhaite que Monique Olivier ne sorte jamais ».

« J’ai commis une grave erreur »

Suzanne Goldschmidt, la maman d’Estelle Mouzin, entendue en visioconférence, a fait part de ses regrets. Notamment celui d’avoir laissé sa petite fille rentrer seule de l’école ce jour-là. « Elle était fière de rentrer seule de l’école. J’ai commis une grave erreur en la laissant seule rentrer de l’école, je me le reproche et je vais me le reprocher jusqu’à la fin de ma vie », a-t-elle difficilement expliqué. « Notre fille Estelle, une enfant innocente, sa plus jeune victime, a souffert le martyre pendant au moins 24 voire 48 heures, toute seule effrayée. Monique Olivier a été le témoin et son bourreau en même temps », a-t-elle ajouté. 

La mère de la fillette a ensuite imploré Monique Olivier : « si vous avez une once d’humanité encore en vous, dites-nous où est enterrée Estelle ! ». Une question qui restera sans réponse.

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