Ce lundi, après trois semaines de débats, la réquisition criminelle à perpétuité a été requise contre Monique Olivier, l’ancienne compagne du violeur et tueur en série Michel Fourniret. Elle était jugée depuis le 28 novembre par la cour d’assises des Hauts-de-Seine pour complicité dans trois enlèvements et meurtres de trois jeunes filles.

Gravité « exceptionnelle des faits »

L’opinion publique n’en attendait pas moins. Ce lundi 18 décembre, après trois semaines de procès enflammé, la réclusion criminelle à perpétuité a été demandé contre Monique Fourniret, 75 ans. « Au vu de la gravité exceptionnelle des faits commis, de la nécessaire protection de la société », les deux avocats généraux ont demandé qu’une période de sûreté de 22 ans soit assortie à cette peine. C’est la peine maximale. Les avocats des parties civiles ont expressément demandé à ce que Monique Olivier soit déclarée coupable et qu’une peine lourde lui soit imputée. « Sa gravité, sa lourdeur diront qu’on ne peut pas enlever, pas tuer des enfants comme ça («…)  Je veux que ces crimes vous hantent dans vos nuits en maison d’arrêt », a plaidé Didier Seban. 

« C’est la peine maximale qui a été demandée parce que les crimes commis le justifient, pour moi les réquisitions du parquet vont dans le sens de ce que demandaient les familles de victimes que je représente », a commenté Me Seban, avocat des familles Parrish et Mouzin. « Ce que mes clients veulent, c’est qu’elle ne sorte pas », a-t-il ajouté. En 2018, Michel Fourniret a reconnu avoir assassiné Joanna Parrish, une jeune Britannique de 20 ans, dont le corps avait été découvert dans la rivière Yonne en 1990, suite à des violences, un empoisonnement par drogue et une agression sexuelle. Monique Olivier avait auparavant admis leur implication dans ces crimes en 2005 devant la justice belge

Une accusée passive

Lors du procès, il a été reproché au président Didier Safar de ne pas avoir été suffisamment incisif pour faire réagir l’accusée. En ce sens, le père d’Estelle Mouzin regretté que « la manière d’interroger Monique Olivier » ait parfois été « contre-productive ». Ces « trois semaines où il nous a fallu attendre patiemment le moment où peut-être elle allait parler » ont été « longues, laborieuses, pénibles à supporter, pour un résultat imparfait » a-t-il déclaré. 

En 2008, Monique Olivier a été condamnée à la prison à perpétuité par la cour d’assises des Ardennes pour son rôle de complice dans quatre cas d’enlèvements et de meurtres commis par son mari. Dix ans plus tard, à Versailles, elle a reçu une peine supplémentaire de 20 ans de réclusion pour complicité dans un autre meurtre à caractère crapuleux. Lors de son procès, à l’âge de 75 ans, elle a déclaré : « Il m’a utilisée », pour décrire la nature de sa relation avec Michel Fourniret.

«On peut dire que ce sera la femme la plus condamnée de l’histoire judiciaire française», conclut. Le verdict est prévu aujourd’hui.

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