Aurélien Rousseau n’a visiblement pas supporté le vote sur le projet de loi « immigration ». À l’instar de ses collègues Patrick Vergriete et Sylvie Retailleau, le ministre de la Santé avait menacé de démissionner si le projet de loi était trop durci. C’est chose faite, même si Elisabeth Borne dit le contraire.

Aurélien Rousseau démissionne

« J’ai échangé très tard dans la nuit avec le président de la République, il n’a pas reçu la démission d’Aurélien Rousseau, donc c’est un non-sujet », affirmait ce mercredi sur France Inter Elysabeth Borne. Pourtant, de son côté, le ministre de la Santé, exprimait sa reconnaissance envers le Président et la Première ministre, après avoir officialisé sa démission, sur X. « Je dois au Président de la République et la Première ministre l’immense honneur d’avoir servi la République dans ces fonctions, merci à eux », a écrit Aurélien Rousseau ce mercredi 20 décembre. Si Elisabeth Borne s’agace de voir les commentaires sur des « choses qui n’existent pas », Olivier Veran a lui-même confirmé la démission du ministre, remplacé par Agnès Firmin Le Bodo, en intérim.

Le maire de Saint-Hilaire-de-Brethmas, a salué la décision d’Aurélien Rousseau qui est également conseiller municipal de la commune. Une décision qui selon le maire, « l’honore » et atteste «  son sens profond de l’engagement politique ». Il a par ailleurs estimé que « l’on n’a pas le droit de sacrifier au populisme de ceux qui prétendent qu’il n’y a que des solutions simples aux problèmes extrêmement complexes ». De son côté Olivier Veran, porte-parole du gouvernement , a fait part de son affection pour le minsite. « J’ai beaucoup d’estime, beaucoup d’amitié » pour Aurélien Rousseau « et je le remercie pour ce qu’il aura mis en place et poursuivi », a-t-il déclaré. « Le choix de démissionner n’est pas un choix facile (…) Peut-être que les chemins sont tortueux qui conduisent à entériner l’idée de sa propre démission ».

©capture public sénat

Pas de fracture au sein de la majorité selon Borne

Les critiques sont vives concernant l’explosion de la majorité présidentielle. Pour Sasha Houlié, député de l’aile gauche, c’est une « sensation de ‘gueule de bois’ ». Mais pour Elisabeth Borne, la crise au seine la majorité relève du fantasme.  « Je peux vous assurer qu’il n’y a pas de crise dans la majorité », a lancé Elisabeth Borne, rappelant que « près de 80% des députés [de la majorité] ont voté ce texte ». Elle tient ainsi à « remercier ceux qui l’ont voté, c’est grâce à eux qu’on peut faire adopter un texte sans les voix du Rassemblement national et qu’on n’est pas tombé dans le piège tendu par le Rassemblement national ». La Première ministre a par ailleurs tenu à préciser qu’elle ne souhaite « pas juger ceux qui n’ont pas voté ce texte », reconnaissant qu’il contient des « sujets extrêmement sensibles, sur lesquels un certain nombre de députés avaient besoin de prendre un texte que nous n’avions pas ». 

Rima Adbul-Malak, fidèle au poste

De nombreux membres du gouvernement ont été cités comme éléments potentiellement démissionnaires si le projet de loi venait à être voté. Le nom de Rima Adbul-Malak, ministre de la Culture, a notamment été évoqué. Cette dernière a affirmé qu’elle n’y avait pourtant jamais songé. Dans un communiqué elle affirme que « certaines dispositions ajoutées au Sénat relatives aux conditions du regroupement familial, au délai d’obtention des prestations sociales pour les étrangers en situation régulière, au droit du sol ou encore à la déchéance de nationalité heurtent [s]es convictions ». Pour autant, elle l’assure : « contrairement aux rumeurs qui ont circulé, je n’ai pas envisagé de démissionner du gouvernement. Ma détermination à poursuivre mes combats est totale » a-t-elle martelé.

« Au nom des larmes de mes parents quittant leur Liban natal, au nom de cette France qu’ils ont choisie pour sa devise (…) je ne cesserai jamais de défendre et de servir (…) je continuerai à porter haut, partout en France et en Europe, notre liberté de création, notre patrimoine, nos industries culturelles, nos langues, le droit d’auteur. Bref, notre exception culturelle ».

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