Cette semaine, un homme de 40 ans fiché S pour radicalisation a été libéré par la justice française. Explications.
Il avait une OQTF
Quelques temps après le terrible attentat dans un collège à Arras ayant coûté la vie à un professeur de français, Dominique Bernard, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin s’était exprimé sur les personnes connues des services de police pour radicalisation à tendance islamique, « l’expulsion systématique de tout étranger considéré comme dangereux par les services de renseignement ». Malgré cela, certains individus arrivent (encore) à passer entre les mailles du filet juridique. C’était le cas vendredi lorsqu’un homme d’une quarantaine d’année, Kenzi B, a été libéré par la justice Française. Il était, cependant, sous le coup depuis mai 2021 d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Ressortissant Algérien, il avait été inscrit en octobre dernier sur le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSRT) après une interpellation. Il avait été admis au centre de rétention administrative de Plaisir dans les Yvelines, en attente de l’exécution de sa mesure administrative d’éloignement.
Connu pour des faits en Syrie
Alors qu’il a, dès lors, été relâché par la justice, l’individu n’est pas totalement libre de ses actions pour autant. En effet, malgré une libération du centre de rétention administrative dans lequel il était enfermé depuis le 20 octobre, il est assigné à résidence jusqu’à nouvelle instruction de son dossier. Celui qui avait déjà été condamné en 2017 à neuf années de prison après avoir porté allégeance à l’État Islamique en 2013 et s’être rendu plusieurs fois en Syrie, a bénéficié d’une rare clémence de la justice. En effet, alors que sa rétention dans le centre de Plaisir avait été prolongée à deux reprises sans mener à une expulsion, il a été décidé au bout de la troisième demande de prolongation par un juge des libertés et de la détention assigné au parquet de Versailles, de refuser l’autorisation du maintien en détention. Néanmoins, le Tribunal de Versailles ainsi que la préfecture des Yvelines ont fait appel de cette décision. Après un imbroglio judiciaire qui n’a, pour l’heure pas d’explication, l’instruction s’est retrouvée devant le conseiller délégué par le premier président de la cour d’appel qui a alors statué, ce vendredi 20 décembre, sur la libération de l’individu radicalisé avec assignation à résidence. En pleine préparation des fêtes de fin d’année, a-t-il bénéficié de la magie de Noël ?