Publiée ce lundi 25 décembre, une tribune dénoncent « le lynchage qui s’abat sur (…) le dernier monstre sacré du cinéma ». Nadine Trintignant, Carla Bruni, Nathalie Baye ou encore Benoît Poelevorde appellent à laisser faire la justice dans les colonnes du Figaro.

S’en prendre à Gérard, c’est s’en prendre à l’art

Une enquête qui ne passe pas. Alors qu’il est visé par plusieurs plaintes pour viol et agressions sexuelles, et qu’il est au coeur la polémique après la diffusion d’un Complément d’enquête, Gérard Depardieu peut compter sur le soutien de ceux qui l’admirent. Acteurs, chanteurs et réalisateurs ont exprimé à l’unisson l’importance de préserver le génie de l’acteur. « Gérard Depardieu est probablement le plus grand des acteurs. Le dernier monstre sacré du cinéma. Nous ne pouvons plus rester muets face au lynchage qui s’abat sur lui, face au torrent de haine qui se déverse sur sa personne, sans nuance, dans l’amalgame le plus complet et au mépris d’une présomption d’innocence dont il aurait bénéficié, comme tout un chacun, s’il n’était pas le géant du cinéma qu’il est », assènent les signataires. 

Cette tribune, intitulée « N’effacez pas Gérard Depardieu », renvoie « à la Justice ; que la Justice. Exclusivement », affirment les signataires qui prennent néanmoins le soin de rappeler le talent de l’acteur, fierté des Français selon le président de la République. « Lorsqu’on s’en prend ainsi à Gérard Depardieu, c’est l’art que l’on attaque. Par son génie d’acteur, Gérard Depardieu participe au rayonnement artistique de notre pays. […] Quoi qu’il arrive, personne ne pourra jamais effacer la trace indélébile de son œuvre dont notre époque est à tout jamais marquée » affirment les quelques 50 personnalités, issues de la grande famille du cinéma. Des propos qui font écho à ceux du chef de l’Etat tenus sur France 5 au lendemain de l’adoption du projet de loi « immigration » ainsi qu’à ceux de Julie Depardieu qui déplorait que son père « est radicalement exclu de cette société parce qu’il a la liberté de parler comme il l’entend ».

Cette tribune « assume de faire diversion »

Ce mardi 26 décembre, Raphaëlle Rémy-Leleu, militante féministe, a réagi à la tribune publiée ce lundi 25 décembre, sur France Info. L’élue se demande ce « qui pousse des gens encore aujourd’hui à défendre Gérard Depardieu? » tout en assurant qu’elle aurait préféré « retrouver ces personnalités, ces artistes, ces voix publiques dans tellement d’autres combats, dans tellement d’autres tribunes, notamment pour défendre les victimes de violences sexistes et sexuelles, pour lutter contre le sexisme en général ». Selon elle, cette tribune « assume de faire diversion ». « Face aux témoignages de 20 femmes réparties sur plusieurs années (…) face aux images que vous voyez (…) qu’est-ce qui fait que des gens refusent encore de voir tout ça et choisissent de le défendre? », s’interroge-t-elle. Selon Raphaëlle Rémy-Leleu, l’idée derrière cette tribune est de refuser de voir ce qu’est l’homme « parce qu’il est l’artiste ». Une preuve tangible d’une certaine défense de « la culture du viol » et d’un « mépris de la parole de chaque victime », selon l’élue.

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