Des déclarations qui ne passent pas. Seulement quelques heures après sa nomination au ministère de l’Education nationale, Amélie Oudéa-Castéra, a fait preuve d’un certain mépris pour l’enseignement public. Et forcément, ça n’est pas passé inaperçu.
Des propos « stigmatisants »
Amélie Oudéa-Castéra s’est attiré les foudres du corps enseignant et d’une certaine partie de la classe politique. Mais aussi de l’opinion publique. Alors qu’elle a été vivement critiquée quant à son choix de scolariser ses enfants dans le privé, cette dernière s’est justifiée en pointant du doigt l’école…publique. « Mon mari et moi avons vu les paquets d’heures qui n’étaient pas sérieusement remplacées. On en a eu marre, comme des centaines de milliers de familles qui ont cherché une solution différente ». Une affirmation qui a provoqué l’ire. Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, qui vient du milieu de l’enseignement, a dénoncé des propos « catastrophiques ». « Ces déclarations sont d’une grande violence en direction des enseignants, qui se sentent stigmatisés, comme s’ils étaient absents tout le temps », a-t-elle martelé dans le Grand jury RTL.
Elle a également rappelé que les enseignants « sont beaucoup moins absents que la moyenne des salariés du privé ». Si elle reconnaît néanmoins le manque d’enseignants notamment par manque d’attractivité, elle rappelle que c’est au gouvernement qu’il impute d’inverser la tendance. « Ces propos ont été vécus comme très stigmatisants pour les enseignants (…) ces absences ne sont pas remplacées, car il n’y a pas assez d’enseignants, et ça, c’est la responsabilité du gouvernement auquel appartient Amélie Oudéa-Castéra depuis de longues années… C’est quand même se moquer du monde de reprocher ça à l’éducation nationale alors que c’est leur politique qui organise l’austérité », a-t-elle argué. Selon elle, « tout ministre de l’Éducation nationale devrait scolariser ses enfants dans le public ».
Appel à la grève
Ces propos ont provoqué un appel à la grève par les syndicats, qui dénoncent « une provocation » et un « mépris » de la part de la nouvelle ministre de l’Education. Le Fnec-FP-FO a dénoncé un « mépris insupportable » et en ce sens, a appelé à une grève et à « manifester sous les fenêtres » du ministère jeudi 25 janvier, comme l’a rapporté BFMTV. « Le SNES, avec la FSU, rencontre Amélie Oudéa-Castera lundi 15 janvier matin. Il reviendra sur cet épisode et se fera le porte-parole des personnels choqués par ces propos, explique un communiqué de presse paru le 13 janvier.
De son côté, la ministre Amélie Oudéa-Castéra s’est exprimée auprès de l’Agence France Presse, elle a dit « regretter » d’avoir pu « blesser certains enseignants » de l’école publique par ses propos. Pas sûr que ses excuses suffisent à calmer le corps enseignant…