Le coq est accusé de déranger les 700 habitants de la commune de Sallenôves, en Haute-Savoie.
François Avet a dû se frotter à la justice à cause de son…coq. Adopté en juillet 2023, Caruso, doit déménager. Dans cette petite commune de Haute-Savoie, il sème malheureusement la discorde. S’il tient compagnie à son maître de 74 ans, il aime également chanter et se faire entendre. Et son propriétaire en est bien conscient. « Il chante lorsque le soleil se lève, si un chien passe ou si une poulette lui fait de l’œil », concède-t-il, auprès de France 3. « Il fait son boulot de coq ! », en définitive. Rien de bien surprenant.
Sauf que ce boulot, tout le monde ne l’apprécie pas. Pas de concession possible : les habitants en ont touché un mot à la mairie, qui n’a pas été capable de régler le problème. C’est donc à la justice qu’est finalement revenue cette lourde tâche. Au final ? Le propriétaire de Caruso se voit contraint de se séparer de son coq. Une décision rendue peu avant les fêtes de Noël. « Ça me fait tellement de peine… Je n’ai pas les moyens de me défendre devant un tribunal, ni de me payer les services d’un bon avocat et encore moins de perdre un procès… », déplore son maître, condamné à s’en séparer d’ici le 31 mars 2024.
Impossible de passer une nuit complète
Entre François Avet et les voisins, la mésentente est à son paroxysme. Alors que les habitants plaignants assurent ne pas pouvoir faire de nuit complète depuis que Caruso vit parmi eux, certains ont l’impression que le propriétaire du coq creuse davantage le faussé entre eux. « J’ai l’impression qu’il y a eu une surenchère : on lui demande de déplacer son potager, il ajoute un coq. Il y a un problème avec son coq, il ajoute un cabanon. Un problème avec son cabanon, il gare sa camionnette devant le terrain… », déplore une voisine plaignante.
En d’autres termes, il semblerait que le coq ne soit pas le seul problème. « Il s’agit d’un litige dans lequel le coq n’est qu’une partie du différend, et la situation doit être appréciée au regard de la globalité du contexte », ajoute l’adjoint à l’environnement de la mairie de la commune, sur France 3. Le sort du coq est donc bel et bien scellé.
De plus en plus de conflits ruraux
En zone rurale, les conflits entre voisins existent de plus en plus, et occupent une part importante de l’actualité. Et pour cause, depuis 2021, une loi sur la protection du patrimoine rural existe afin de donner davantage de moyens juridiques aux ruraux pour se défendre lors de conflits similaires. Il y est notamment précisé que « les sons et les odeurs » de la campagne font partie du « patrimoine commun de la nation, aux côtés des paysages, de la qualité de l’air ou des êtres vivants et de la biodiversité ». Selon la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), il y aurait à ce jour plus de 500 procédures opposants agriculteurs et voisins.