Une voiture a foncé dans une manifestation de syndicats agricoles, mardi dans l’Ariège, tuant une agricultrice de 37 ans et sa fille de 12 ans. Voici les premiers éléments à connaître.

Un drame sans précédent. Dans un contexte déjà très tendu des manifestations des agriculteurs, une voiture a percuté brutalement une femme et sa fille, à Pamiers, en Ariège, au niveau d’un barrage d’agriculteurs, le mardi 23 janvier. Le véhicule, qui circulait sur la double voie, a percuté « en pleine nuit, et sans éclairage public à proximité, un mur de bottes de paille, érigé sur toute la hauteur jusqu’au pont » et « recouvert d’une grande bâche noire ». L’agricultrice de 37 ans est morte sur le coup, et sa fille de 12 ans, transportée à l’hôpital, a succombé à ses blessures, plus tard dans la soirée.

Le mari de l’agricultrice se trouve pour sa part toujours à l’hôpital. Son pronostic vital n’est plus engagé, « bien qu’il reste grièvement blessé », a expliqué le procureur de Foix, Olivier Mouysse, dans un communiqué. « Dès que son état de santé le permettra, il sera examiné par un médecin légiste en vue de déterminer une incapacité de travail », a-t-il précise. « Le drame de Pamiers nous bouleverse tous. Je pense avec émotion aux victimes et à leurs proches endeuillés », a écrit Emmanuel Macron sur X.

crédits : capture écran France 3

Le conducteur a été auditionné

« A l’issue de son interrogatoire de première comparution, au cours duquel il a répondu aux questions du magistrat instructeur », le conducteur « a été mis en examen des chefs d’homicides involontaires aggravés, de blessures aggravées et de conduite d’un véhicule automobile sans assurance », a communiqué le procureur de Foix. Les deux passagers présents au moment de l’accident, ont quant à eux été libérés de leur garde à vue. « Les mesures de garde à vue des deux occupantes, non conductrices du véhicule à l’origine de l’accident, ont été levées », a indiqué le procureur, puisqu’ « aucune infraction à la loi pénale n’a été retenue à leur encontre ».

Mais alors, comment ce drame a-t-il pu se dérouler ? « Durant leurs premières auditions, les occupants du véhicule à l’origine de l’accident, qui résident à Pamiers, confirment avoir voulu se rendre chez une de leurs connaissances, habitant également en Ariège », a détaillé le magistrat. Pourtant, la manifestation sur la Nationale 20 était signalée. « On y voyait très très bien, il n’y avait aucun doute sur le fait que la voie était fermée », a assuré de son côté le préfet de l’Ariège Simon Bertoux.

Lors de son audition, le conducteur « a reconnu avoir contourné le dispositif spécial de sécurité qui condamnait l’accès à la RN20 » et a assuré « ne pas s’être rendu compte à temps de la présence de la bâche noire qui recouvrait le mur de paille », a précisé Olivier Mouysset, toujours dans son communiqué. La préfecture a assuré que l’automobiliste n’avait pas consommé d’alcool ou de stupéfiants. « Les faits en cause ne paraissent pas revêtir un caractère intentionnel », souligne de son côté le Parquet.

crédits : capture écran France 3

Une marche Blanche organisée

« Une marche blanche sera organisée samedi par le monde agricole, au départ du lycée agricole de Pamiers. On déposera une banderole et des fleurs à proximité du lieu de l’accident », a déclaré Sébastien Durand, maire de Saint-Felix-de-Tournegat, village où réside la famille et où l’émotion est à son comble. « C’est un hommage dans la dignité et le respect. Il n’y aura pas de discours politique ni de revendications. C’est ouvert à tous ceux qui veulent marcher avec nous », a-t-il précisé.

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