C’est l’image choc. Un militaire américain s’est immolé par le feu devant l’ambassade d’Israël à Washington. Un signe de protestation contre son gouvernement, qui selon lui, prend part à un génocide. Après avoir été transporté à l’hôpital, Aaron Bushnell, est décédé des suites de ses blessures, ce lundi 26 février. « La personne impliquée dans l’incident d’hier a succombé à ses blessures et est décédée la nuit dernière », a déclaré une porte-parole du Pentagone dans un court message.
« Je ne serai plus complice du génocide »
Aaron Bushnell était membre actif de l’Armée de l’Air des Etats-Unis. Vraisemblablement très engagé politiquement et émotionnellement dans la guerre qui oppose Israël au Hamas, il a voulu commettre un acte de protestation extrême pour dénoncer les crimes en cours à Gaza. Il s’est donc filmé en direct en déclarant qu’il « ne sera plus complice du génocide ». « Je suis en train de m’engager dans un acte extrême de protestation. En comparaison de ce que les gens subissent en Palestine de la main des colonisateurs, ce n’est pas du tout extrême. C’est ce que nos classes dirigeantes fascistes ont rendu normal », a-t-il ensuite déclaré avant de s’immoler par le feu. Alors qu’il était en feu, on peut l’entendre scander à plusieurs reprises « libérez la Palestine ! ». Il s’est écroulé au sol, quelques secondes après.
Les secours se sont alors précipités sur les lieux de l’incident, aux alentours de 13 heures après avoir reçu un « appel concernant une personne en train de brûler devant l’ambassade d’Israël », a indiqué sur X le service des pompiers de la capitale. L’homme a ensuite été transporté à l’hôpital avec des « blessures graves mettant sa vie en danger ». Ce lundi 26 février, le soldat a succombé à ses nombreuses blessures. De son côté, l’ambassade d’Israël a déclaré qu’aucun membre du personnel n’avait été blessé lors de l’incident et que le militaire américain était inconnu. Le porte-parole des services secrets, Joe Routh a de son côté déclaré auprès du Times Magazine, que « l’individu était sans doute dans un état mental d’urgence médicale ».
Sur Facebook, quelques jours avant de passer à l’acte, Aaron Bushnell posait une question : « Beaucoup d’entre nous aiment se demander : « Que ferais-je si j’étais en vie pendant l’esclavage ? Ou le Jim Crow Sud ? Ou l’apartheid ? Que ferais-je si mon pays commettait un génocide ? La réponse est que vous le faites. Tout de suite. » Le message comprenait un lien vers une diffusion en direct de sa manifestation sur la plateforme de diffusion Web Twitch, qui a retiré la vidéo pour violation de ses directives communautaires et de ses conditions d’utilisation.
L’immolation par le feu, signe de protestation extrême, mais courant
L’immolation par le feu est considérée comme l’un des actes de protestation les plus importants et les plus extrêmes en raison de sa nature visuellement choquante et de son sacrifice ultime. Cet acte désespéré attire l’attention sur des causes perçues comme critiques, souvent en réponse à des situations d’injustice ou d’oppression insupportables. En choisissant de se sacrifier de manière aussi dramatique, les individus espèrent susciter une prise de conscience et une réaction du public, ainsi que des médias, pour mettre en lumière des problèmes qui, autrement, pourraient rester ignorés ou minimisés.
L’histoire montre que de tels actes peuvent parfois catalyser le changement social ou politique, bien qu’à un coût personnel tragique. L’immolation par le feu, dans sa douleur et sa finalité, parle de l’urgence et de la gravité de la cause défendue, cherchant à ébranler l’apathie collective face à l’injustice. L’immolation a été très utilisée lors de la guerre du Vietnam et en Tunisie lors du Printemps arabe . En décembre dernier , une personne non identifiée portant un drapeau palestinien s’était immolée par le feu devant le consulat israélien à Atlanta.