Comme un air de déjà-vu. La cité s’embrase. Ce dimanche 17 mars, une pluie de mortiers d’artifice et de cocktails Molotov s’est abattue sur le commissariat de la Courneuve, en Seine-Saint-Denis. Ces attaques font suite à la mort de Wanys, tué après un refus d’obtempérer, le 13 mars dernier. Une scène tristement semblable à celle déjà connue avec Nahel. Depuis, la colère fait rage à La Courneuve, faisant craindre de nouvelles violences urbaines.

Les renforts déployés

Au lendemain de l’incident, la sécurité du commissariat avait déjà été renforcée. Mais visiblement, elle n’a pas suffi. Aux alentours de 22h50, le bâtiment a été ciblé par « une cinquantaine d’assaillants », a déclaré le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez. «Les faits ont duré quinze minutes et le calme est revenu à 23h30 dans la Courneuve et les cités environnantes», a-t-il assuré. Deux fonctionnaires de police auraient été légèrement blessés. Pour l’heure, neuf personnes ont été interpellées et placées en garde à vue. Il s’agit de sept personnes majeures, âgées de 18 à 21 ans et de deux mineurs. En réponse à l’attaque, Laurent Nuñez a expliqué que la sécurité aux alentours du bâtiment a d’ores et déjà été renforcée. « Un escadron de gendarmerie mobile est présent. Il sera relevé par deux unités mobiles des compagnies républicaines de sécurité», a-t-il détaillé.

Si la sécurité a été renforcée, le préfet de police de Paris l’assure, il ne craint pas que « les quartiers populaires s’embrasent » et les renforts ont spécialement été déployés pour « disperser les rassemblements ». Le maire de La Courneuve, Gilles Poux, a de son côté soutenu qu’on ne « peut admettre quon sattaque à des hommes et femmes, quel que soit le symbole qu’ils représentent. Ils ne peuvent être les boucs émissaires des dysfonctionnements dune société. Que la police prenne des mesures de précaution me semble légitime pour éviter des débordements incontrôlables». Dans un exercice d’équilibre, il a également ajouté la police doit également « avoir lintelligence d’être dans une mesure de pondération, y compris dans ses actes ».

La gauche incite-t-elle à l’émeute ?

©bfmtv

Laurent Nuñez a fustigé la réaction de certaines personnalités politiques de gauche. Notamment, sans le nommer, celle de Philippe Poutou. « Joli feu dartifice ce soir devant le commissariat de La Courneuve. Soutien à une colère légitime après quun jeune ait encore été tué par la police. Suite logique des révoltes de juillet 23. Tout saggrave, racisme, discriminations, pauvreté, mal logement, violences répressives », a-t-il écrit sur X (ancien Twitter). Pour le préfet de police de Paris, l’extrême gauche incite à l’émeute ».

De son côté, le maire de La Courneuve, tente d’appeler au calme en faisant montre d’empathie envers la famille de l’adolescent de 18 ans tué. « Au lendemain dun drame, le temps est à la compassion », a-t-il affirmé estimant que « la mort de Wanys na pas besoin d’être entachée par des actes irresponsables qui pourraient nuire ou nourrir des discours nauséabonds ». Il a également évoqué un retour au calme possible grâce à des relais comme des personnes de la collectivité « dont certains connaissent personnellement Wanys ».

« Il y a des associations, des jeunes personnalités locales impliquées qui connaissent très bien le territoire et ses réseaux de prévention et de médiation. Ils sont indispensables au dialogue, ils connaissent les mots et les attitudes pour apaiser le chagrin », a de son côté complété Stéphane Troussel, président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis à 20 Minutes. Et de rappeler que pour l’heure, le « rôle d’élu est dappeler à lapaisement en rappelant que cest la justice doit apporter des réponses, pas la violence. »

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