Une réforme stigmatisante. C’est ce que dénonce la majorité des enseignants face à la loi « choc des savoirs » de Gabriel Attal, publiée le 17 mars. Concrètement, Gabriel Attal a annoncé l’arrivé de groupes de niveau à la rentrée prochaine. Ce qui revient à faire des classes avec des mauvais élèves d’un côté, et les bons de l’autre. En réponse, ce mardi 2 avril, près de 15% des professeurs faisaient grève, selon les chiffres du ministère de l’Education nationale.

Le « choc des savoirs »

Nicole Belloubet, la ministre de l’Education, préfère parler de « groupes de besoin ». Les groupes en question seraient « constitués en fonction des besoins des élèves identifiés par les professeurs » et « les groupes des élèves les plus en difficulté bénéficient deffectifs réduits », indique larrêté. Ces groupes concernent les maths et le français, et ils s’appliquent à toutes les heures de l’année. La composition des groupes sera « réexaminée au cours de lannée scolaire, notamment à loccasion des regroupements, afin de tenir compte de la progression et des besoins des élèves »

En plus des groupes de niveau, le « choc des savoirs » veut s’attaquer aux modalités du redoublement. Jusqu’aujourd’hui, ce sont les familles qui ont le dernier mot quant au redoublement. Avec cette réforme, la décision finale appartiendra aux professeurs. En primaire par exemple, « un redoublement peut être décidé par le conseil des maîtres », et les parents « disposent dun délai de quinze jours pour former un recours ». Au collège et au lycée, le redoublement peut être décidé par le chef de l’établissement et « après que le conseil de classe sest prononcé ».

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Les enseignants, prêts à désobéir

« On désobéira s’il le faut, mais on ne triera pas nos élèves à la prochaine rentrée ». C’est la promesse de Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat Snes-FSU, à France Info. Et de marteler : « Il faut que les ministères arrêtent de bricoler avec l’éducation nationale, on parle de l’avenir de la jeunesse, ça suffit de nous balancer des réformes tous les six mois ». Comme signe de contestation, plusieurs syndicats dont la Snes-FSU, ont appelé à une journée de grève et à des manifestations, le mardi 2 avril. Ils réclament notamment l’abandon des groupes de niveau au collège mais également pour plus de moyens en faveur de l’école publique.

«Depuis des mois, les personnels se mobilisent contre les groupes de niveau. Grèves les 1er et 6 février, actions locales, vote contre +le choc des savoirs+ en CSE (Conseil supérieur de l’éducation), réunions publiques avec les parents d’élèves, opération collèges morts… Nos organisations soutiendront toutes les reconductions là où cela est possible», assurent les syndicats. « L’école manque de tout, l’école s’effondre et le ministère regarde ailleurs », s’inquiète la secrétaire générale du syndicat Snes-FSU ne cache pas son inquiétude et de conclure : « On parle quand même de l’éducation nationale, ce n’est pas le ministère de la magie ».

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