Selon l’institut Pasteur, la fièvre Lassa infecte 100 000 à 300 000 personnes par an, provoquant jusqu’à 6000 décès. Cette maladie endémique de certains paysans d’Afrique, a été détectée en France le 2 mai, en Ile-de-France, chez un militaire revenant de l’étranger. Il est actuellement pris en charge à l’hôpital Bégin, à Saint-Mandé. Si l’état de santé du patient est stable aujourd’hui, une investigation épidémiologique est en cours pour identifier les contacts à risque. La maladie peut se propager de personne à personne par contact cutané ou muqueux avec les fluides biologiques d’un patient infecté.
Qu’est-ce que la fièvre de Lassa ?
La fièvre de Lassa est une maladie virale aiguë qui sévit principalement en Afrique de l’Ouest. Elle est provoquée par le virus de Lassa, un membre de la famille des arénavirus, et se transmet aux humains par contact direct avec les excréments ou l’urine des rongeurs infectés, en particulier le rat à mamelles multiples (Mastomys natalensis). La transmission interhumaine peut également se produire par contact avec les fluides corporels d’une personne infectée. « La fièvre de Lassa est endémique au Nigeria, en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, où des flambées épidémiques surviennent régulièrement », écrit l’institut Pasteur.
Quels sont les symptômes ?
La maladie débute 6 à 21 jours après l’infection. Les symptômes varient considérablement, allant de légers à graves, avec des signes courants comme de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, des vomissements et une faiblesse générale. Dans certains cas, la fièvre de Lassa peut entraîner des complications graves, telles que des saignements et des troubles neurologiques. Le dépistage précoce et une intervention médicale rapide sont essentiels pour réduire la mortalité associée à cette maladie.
Quel traitement contre la fièvre de Lassa ?
À ce jour, la ribavirine est le seul antiviral utilisé contre le virus Lassa. Cet antiviral à large spectre, efficace contre les virus à ARN, est également utilisé pour traiter l’hépatite C. Cependant, son efficacité contre la fièvre de Lassa reste limitée, et il doit être administré rapidement après l’infection pour être bénéfique. Malheureusement, les symptômes initiaux de la fièvre de Lassa ressemblent souvent à ceux de maladies courantes dans les régions endémiques, comme le paludisme ou la dysenterie, ce qui retarde le diagnostic. Le virus Lassa n’est généralement envisagé que quelques jours après l’apparition des symptômes, et, dans les rares cas où la ribavirine est disponible, elle est souvent administrée trop tard pour être réellement efficace.
«Or les signes cliniques du début de la maladie sont similaires à ceux observés pour d’autres pathologies, comme le paludisme ou la dysenterie, très fréquentes (en Afrique). L’implication du virus Lassa n’est donc souvent envisagée que plusieurs jours après l’apparition des symptômes», souligne l’institut Pasteur.
Existe-t-il un vaccin ?
Actuellement, il n’existe pas de vaccin commercialement disponible contre la fièvre de Lassa. Les chercheurs travaillent activement sur le développement d’un vaccin sûr et efficace pour prévenir cette maladie. Plusieurs candidats vaccins sont en phase de recherche préclinique ou d’essais cliniques, et leurs résultats préliminaires sont prometteurs. « Ils ont été pour la plupart élaborés à partir de vecteurs viraux atténués exprimant les glycoprotéines de surface et/ou la nucléoprotéine du virus Lassa », explique l’institut. Cependant, il faudra du temps avant que ces vaccins ne soient approuvés et largement distribués pour une utilisation dans les pays touchés par le virus Lassa.