10 émissions ont suffit à l’animateur phare de C8 pour faire polémique. Le vendredi 28 juin, l’émission spéciale de Cyril Hanouna, « On marche sur la tête », tirait sa révérence. En deux semaines seulement, l’émission du mastodonte du paf, a provoqué l’ire de l’Arcom, qui n’a pas attendu bien longtemps avant d’effectuer une mise en demeure.
L’Arcom épingle Europe 1
Une émission taillée sur-mesure pour la campagne électorale. Et Cyril Hanouna ne comptait pas faire dans la dentelle. « Ça va un petit peu secouer… », avait-il directement prévenu. Il ne faisait pas si bien dire. En l’espace de deux semaines, l’émission de trublion du paf a été rappelée à l’ordre deux fois. Une première fois, le 19 juin, le régulateur de l’audiovisuel avait épinglé la station « au regard notamment des évolutions apportées récemment à » sa grille, afin de lui rappeler son obligation de « traiter avec mesure et honnêteté l’actualité électorale ».
Mais il semblerait que Cyril Hanouna ne l’ait pas entendu de la même oreille. L’Arcom a donc décidé de mettre en demeure Europe pour son manque de « mesure » et « d’honnêteté » le 27 juin. Mais qu’est-ce que l’Arcom reproche à l’émission ? Le présentateur de C8 et sa bande aurait traité la formation politique du Nouveau Front populaire « de manière systématiquement critique et virulente, en des termes souvent péjoratifs et outranciers », sans compter le fait que la majorité des invités étaient issus de l’extrême droite.
Un « acharnement » contre sa personne ?
Pour Cyril Hanouna, cette décision serait le reflet d’un désir de censure. « Les Français ne sont pas dupes, ils voient bien qu’ils essaient de nous faire fermer notre clapet, a-t-il estimé, se disant victime d’une cabale. Il y a vraiment un acharnement contre ma personne : demain si je suis sur M6, c’est M6 qui va prendre. On en rigole, mais c’est extrêmement grave parce que je pense qu’il y a quelque chose derrière ». Ces collègues ne diront pas le contraire. L’Arcom, aurait dès le départ, selon eux, voulu sanctionner l’émission de Cyril Hanouna.
« Dès le premier jour, ils ont écouté dans la perspective de sanctionner. La rapidité de la sanction témoigne d’une panique à bord. L’État, le pouvoir en place, veut juguler la liberté de ton de l’ensemble du groupe Bolloré, qui laisse la parole à tout le monde, qui est pluraliste. Le groupe Bolloré dérange et il y a des confrontations politiques qui font qu’on a envie de taper sur un de ses symboles : Cyril Hanouna », a estimé Gilles Verdez. « L’existence même de l’Arcom est une insulte à la démocratie », a de son côté abondé Yann Moix.
L’émission déjà remplacée
Si Cyril Hanouna ne sera plus sur Europe 1 pour commenter l’actualité, la chaîne a d’ores et déjà trouvé comment remplacé l’émission. C’est Eliot Deval, le joker de Pascal Praud qui sera aux commandes du créneau de 16 à 18 heures. L’émission, baptisée « Eliot Deval sur Europe 1 » permettra à la station de radio de « rester mobilisée sur l’actualité politique après le premier tour des élections législatives », comme elle l’a expliqué dans un communiqué.