Gabriel Attal ne démissionnera pas. C’est en tout cas le souhait du chef de l’Etat. Pour l’instant. En effet, Gabriel Attal a présenté sa démission à Emmanuel Macron après la défaite du camp présidentiel aux élections législatives du 7 juillet, ce lundi. Une démission qui n’a pas été accepté. Que doit-on comprendre ?
Fidèle à la tradition républicaine
« Cette dissolution, je ne l’ai pas choisie, mais j’ai refusé de la subir », avait souligné le chef du gouvernement dans son discours prononcé sur le perron de Matignon après l’annonce des résultats dimanche à 20 heures. « Ce soir, la formation politique que j’ai représentée dans cette campagne, quand bien même elle a réalisé un score trois fois supérieur à ce qui était prédit ces dernières semaines, ne dispose pas d’une majorité. Ainsi, fidèle à la tradition républicaine et conformément à mes principes, je remettrai demain matin ma démission au président de la République »,
« Assurer la stabilité du pays »
Emmanuel Macron a prolongé Gabriel Attal de ses fonctions « pour le moment » afin d’« assurer la stabilité du pays » alors d’un autre côté, les leaders du Nouveau Front populaire ont exhorté Emmanuel Macron, lundi matin, à les consulter pour nommer un nouveau Premier ministre issu de leurs rangs. Marine Tondelier, la cheffe des écologistes, a déclaré qu’Emmanuel Macron « devrait aujourd’hui » demander à la gauche « de lui proposer un nom pour le poste de Premier ministre ». Olivier Faure, représentant des socialistes, a également exprimé le souhait que le NFP « soit capable de présenter une candidature » pour Matignon « d’ici la fin de la semaine ».
Deux semaines avant les jeux olympiques
Mais à moins de deux semaines des jeux olympiques, il semblerait que le président ne veuille pas faire de vagues. Emmanuel Macron « attendra la structuration de la nouvelle Assemblée nationale pour prendre les décisions nécessaires », expliquait l’Élysée dimanche. Le Premier ministre, réélu dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine, avait annoncé dimanche soir, à l’issue du second tour des élections législatives anticipées, marqué par une victoire de la gauche et un net recul du camp présidentiel, qu’il remettrait sa démission. Cependant, il n’a pas exclu de poursuivre sa tâche « aussi longtemps que le devoir l’exigera ». Ce qui laisse croire que Gabriel Attal continuera pour l’instant à gouverner.
Qui pourrait remplacer Gabriel Attal ?
C’est désormais la question que tout le monde se pose. Sans majorité claire pour aucun parti, la nomination d’un nouveau chef du gouvernement s’annonce périlleuse. Sans majorité, il n’y aura pas de gouvernement stable. Une simple motion de censure votée par 289 députés suffirait à démettre un Premier ministre, rendant éphémère toute gouvernance avec seulement 200 députés. Contrairement à la macronie qui comptait sur les élus LR, la situation actuelle offre deux options : un blocage institutionnel épuisant ou une coalition entre groupes parlementaires. Le choix du Premier ministre se fera en fonction de cette perspective de coalition.
Emmanuel Macron pourrait opter pour un Premier ministre issu de la gauche, mais former une coalition avec LFI, le PS, les Écologistes, et le PCF semble complexe. Des figures comme Clémentine Autain, Olivier Faure, et Carole Delga sont mentionnées, mais il faudra une personnalité consensuelle. Dominique Voynet, récemment revenue à l’Assemblée, a souligné l’importance des majorités de projets. Un « vieux sage » ou une personnalité apolitique pourrait aussi être envisagé pour une coalition plus large incluant LR.