Ce lundi 8 juillet, les discussions étaient tendues sur le plateau de BFMTV. En présence de la journaliste Rokhaya Diallo, du député LFI Manuel Bompard et du chroniqueur Charles Consigny, l’édition spéciale post-législative de BFMTV n’a pas manqué de faire réagir. En effet, une séquence en particulier a provoqué un tollé.
Rokhaya Diallo : une sortie raciste ?
La journaliste Rokhaya Diallo a tout d’abord interpellé Manuel Bompard sur la représentation des « personnes issues de quartiers populaires » au sein du Nouveau Front Populaire. « Quelle place allez-vous faire à toutes ces personnes, notamment à celles des quartiers populaires qui reprochent quand même souvent à la gauche de les utiliser entre deux tours et de ne jamais leur faire une place véritablement visible ? Parce que quand on regarde la photo de famille du Nouveau Front Populaire, on ne peut pas dire que les personnes issues de quartiers populaires sont très visibles », questionne-t-elle face au député, vraisemblablement en accord avec les propos de la militante. « Vous avez raison sur ce que vous avez dit sur la première photo de famille du NFP », a confirmé le député. « Elle m’a un peu éblouie », a renchéri Rokhaya Diallo.
De quoi donner à Charles Consigny une lecture bien plus extrême que ça en avait l’air. « Une approche racialiste des choses », a-t-il estimé, en réaction à la question posée. « Il y avait trop de blancs ? », a-t-il ensuite demandé. La journaliste lui a alors rétorqué que selon elle, il n’y avait « pas de personnes non blanches ». Un constat qu’elle compare au trop faible nombre de femmes à l’Assemblée nationale. « Quand on dit que les femmes ne sont pas suffisamment représentées, ça ne vous choque pas ? », demande-t-elle, avant d’ajouter qu’il existe une « loi qui donne un pourcentage de parité pour les femmes ». Le chroniqueur lui demande alors si elle souhaite « instaurer des quotas ethniques ». Ce à quoi la journaliste a répondu qu’elle souhaite « une représentation juste de tous nos concitoyens ». S’en est suivie une échauffourée de plusieurs minutes.
Mediapart épinglé pour un article « racialiste »
Le 10 juillet, Mediapart a, à son tour, fait jaser en publiant un article titré « Malgré des efforts à gauche, l’Assemblée reste blanche, bourgeoise et éloignée de la société mobilisée ». De nombreuses personnalités politiques et médiatiques s’en sont insurgées. « Rokhaya Diallo serait-elle devenue directrice de la rédaction de Mediapart ? », s’est indigné le journaliste Jordan Florentin du site Boulevard Voltaire. Concrètement, le journal indépendant s’appuie sur des graphiques un peu plus larges qui tendent à montrer le manque de diversité par le biais de bien d’autres indicateurs que la couleur de peau. Ainsi, le journal liste les différentes catégories socio-professionnelles représentées au sein de l’Assemblée nationale, à savoir des cadres en grande majorité. L’article épingle également le recul de la parité femmes-hommes à l’Assemblée nationale en listant les partis qui comptent le plus et le moins de femmes dans leurs rangs. Le manque de diversité des âges est également évoqué dans l’article. Concernant la couleur de peau des députés, le média déplore un « hémicycle monochrome et peu ancré dans la société civile » et écrit que « les personnes racisées détonnent à l’Assemblée nationale, tant elles se font rares. Avec les 23 député·es ultramarins, Mediapart en recense 51. Sans, on tombe à 28, là encore en décalage flagrant avec la composition réelle de la société française », tout en indiquant que LFI est le parti qui compte le plus de députés issus de la diversité.