Une affaire qui secoue l’équipe de France. Depuis le 9 juillet dernier une enquête est ouverte pour « menace de mort à raison de l’origine », visant Melvyn Jaminet, l’arrière des Bleus, comme l’a indiqué le parquet de Paris, à l’AFP. C’est SOS racisme qui a signalé les propos du joueur de rugby.
Que s’est-il passé ?
Visiblement très énervé, Melvyn Jaminet a balancé une vidéo dans laquelle il tient des propos violents. « Ma daronne (ma mère, NDLR) qui me demande si j’ai fait la fête (il souffle). Je te jure, le premier Arabe que je croise sur la route je lui mets un coup de casque ». Cette vidéo, non datée et postée sur Instagram a créé l’émule. Si elle a vite été supprimée, elle est rapidement devenue virale. La vidéo avait été mise en ligne sur les réseaux sociaux après le premier test-match des Bleus, joué le 6 juillet à Mendoza, en Argentine, contre l’équipe des Pumas. Le 7 juillet au soir, l’arrière international avait exprimé ses excuses dans un message sur son compte Instagram, se disant « profondément désolé et honteux ».
La FFR condamne les propos du joueur
Très rapidement après la diffusion de cette vidéo, la Fédération française de rugby a condamné « avec la plus grande fermeté » les propos tenus par Melvyn Jaminet, « totalement inacceptables et contraires aux valeurs fondamentales de notre sport ». Une condamnation accompagné de l’exclusion du joueur « avec effet immédiat ». La Fédération avait ainsi précisé qu’une « enquête interne » était en cours afin de « prendre les mesures appropriées ». Florian Grill, le président de la FFR, a par ailleurs annoncé mardi matin qu’un signalement avait était effectué le 12 juillet « afin de faire toute la lumière sur la tenue de ces propos d’une extrême gravité ».
Un message « destiné à un groupe d’amis »
Comment expliquer de tel propos ? Son avocat, Me Carlo Alberto Brusa a affirmé que son client n’était pas raciste, énonçant la diversité au sein de ses fréquentations. «Tous ses amis disent que Melvyn a des amis noirs, arabes ou musulmans. Il n’y a pas une once de racisme dans l’esprit de Melvyn. S’il y avait d’ailleurs un soupçon de racisme chez mon client, des langues se seraient naturellement déliées à ce sujet.»
Il a ensuite expliqué que cette vidéo, bien qu’elle contienne un « message trivial » était destiné au cadre privé. « Ces écrits énoncent que le message (…) de Melvyn Jaminet était destiné à un groupe d’amis qui avaient, comme lui, un coup dans le nez. Le joueur échangeait des messages avec ses potes, lesquels le chambraient sur le fait que sa mère lui ait interdit de faire la fête.»
Il détaille ensuite : «Quand Melvyn a dit : ‘Le premier arabe que je croise, je lui mets un coup de casque’, c’était donc un message privé destiné à son pote, qui le taquinait parce que la maman de Melvyn ne voulait pas qu’il sorte en boîte de nuit. L’ami en question est d’origine maghrébine et m’a d’ailleurs fourni une attestation : lui assure que c’est leur manière de communiquer. Je vais donc envoyer ces lettres au RC Toulon, au procureur de la République et à la Fédération. Évidemment, ce genre de propos trivial sorti du contexte, c’était catastrophique », a-t-il déploré.