Les députés l’ont porté tout au long des législatives. C’est la mesure la plus importante de leur programme. Le smic a 1600 euros. Si elle cette mesure aspire à permettre aux salariés une meilleure qualité de vie, elle a été très critiquée pour par plusieurs figures politiques comme Bruno Le Maire, ministre de l’Économie. Il considérait que c’était une « mesure mortifère » et une « catastrophe économique ».
« Pas un mauvais débat »
Samedi dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, le ministre de l’Intérieur démissionnaire, a estimé que « l’augmentation du smic défendue par la gauche n’est pas un mauvais débat et nous aurions tort de l’écarter d’un revers de la main », une position inattendue dont il appuie le propos : « Le smic peut être augmenté : ce serait un coup de pouce important pour ceux qui travaillent et qui le méritent », a-t-il défendu et de reconnaître la responsabilité du gouvernement : « manifestement, nous n’avons pas été assez à l’écoute de ceux qui travaillent sans parvenir à boucler les fins de mois. Les femmes seules qui bossent dur, les ouvriers. Disons aux socialistes : parlons de l’amélioration sociale et de la dignité de chaque femme et de chaque homme dans le travail ».
Mais comment y parvenir sans pénaliser les entreprises ? « Mais il faut le faire sans tuer nos entreprises : il faut donc les embarquer avec nous et leur demander leur contribution (…) faisons-le en respectant la réalité de l’économie », a-t-il abondé dans les colonnes du JDD. « Il faut qu’ils se détachent de LFI et que nous mettions sur la table des sujets de discussion. Ce qui me semble important, c’est de sortir de l’étau mortifère dans lequel le peuple s’enferme entre le vote LFI ou RN. L’un sur la misère, l’autre sur l’identitaire, en se nourrissant l’un l’autre », a estimé le ministre de l’Intérieur.
Les patrons des moyennes et petites entreprises ont peur
Si l’idée d’augmenter le Smic à 1600 euros ravie les concernés, les patrons eux, sont effrayés par cette idée. « Ma première réaction, ce fut la peur. Peur de ne pas être en capacité de continuer à exercer l’activité. Puis, on prend un peu de recul. Est-ce qu’il faut que je licencie ? Est-ce qu’il faut que je renonce au recrutement qui était prévu ? Est-ce qu’il faut que j’augmente mes prix ? Comment vais-je m’en sortir ? », a déclaré Jean-Guilhem Darré, délégué général du syndicat des indépendants et des très petites entreprises, à La Montagne. « Le problème en France, c’est que si on augmente un salarié au SMIC de 100 euros, pour le chef d’entreprise, ça lui coute 250 et le salarié en touche 35 : il y a quand même un problème, et c’est ce problème-là qu’on dénonce, en fait », dénonce-t-il.
Jean-Luc Mélenchon, le fondateur de la France Insoumise, s’efforce de son côté de défendre son projet de manière énergique. Il pense que l’augmentation des salaires serait bénéfique pour l’économie car cela stimulerait l’activité. Selon lui, les personnes avec des revenus plus bas dépensent plus, ce qui relancerait la demande. Il affirme que cette mesure entraînerait également une augmentation des commandes pour les petits entrepreneurs. Mélenchon propose aussi une nouvelle répartition des aides aux entreprises, où les grandes entreprises contribueraient au même niveau que les petites. Pour convaincre, il rappelle qu’en 1968, le SMIC a été augmenté de 35 % en une nuit sans nuire à la France. De même, il cite l’exemple de l’Espagne qui, en augmentant le SMIC de 30 % en deux ans, a créé 840 000 emplois.