Dans la nuit du mercredi au jeudi, un incendie a éclaté au dernier étage d’un immeuble situé dans le quartier des Moulins, une zone populaire de la ville de Nice. Selon le maire Christian Estrosi, trois individus cagoulés auraient été aperçus près des lieux du drame aux alentours de 3 heures du matin, après le début de l’incendie. Le feu serait parti du deuxième étage, dans les parties communes, avant de se propager par la colonne sèche aux étages supérieurs, selon les déclarations du préfet. Sept personnes de la même famille sont décédées.
Qui sont les victimes de l’incendie ?
Malgré les 80 sapeurs-pompiers réquisitionnés, sept personnes sont mortes dans l’incendie meurtrier, de la même famille d’origine comorienne. Une victime a été transportée à l’hôpital en état d’urgence absolue, tandis que deux autres sont en urgence relative. Dix personnes se trouvaient dans le logement au moment où l’incendie s’est déclaré. Six des victimes ont été retrouvées dans l’appartement, parmi elles, trois enfants âgés de cinq, sept et dix ans. La septième victime est un adolescent de 17 ans qui a sauté par la fenêtre pour échapper aux flammes. L’homme de 47 ans, gravement blessé, a également sauté par la fenêtre. Des voisins avaient placé des matelas pour essayer de réduire l’impact des chutes.
Un incendié lié aux trafics de stupéfiants
Ce lundi 22 juillet, le procureur de Nice a confirmé que la piste d’u mobile lié aux trafics de stupéfiants était privilégiée. « La piste de faits intervenants dans le cadre d’un conflit sur fond de trafic de stupéfiants se confirme », a-t-il indiqué. « Il apparaît que l’incendie criminel est susceptible de présenter un lien avec le contrôle de point de vente de stupéfiants situé près du lieu de l’incendie ». Il a également souligné que les sept victimes, toutes présentes dans le même appartement au septième étage, n’étaient « en aucune manière concernées directement ou indirectement » par ces trafics. Selon le témoignage d’un voisin, trois jeunes ont été aperçus en train de répandre de l’essence du septième au deuxième étage avant de déclencher l’incendie. De leur côté, les enquêteurs ont identifié cinq personnes au total.
Où en est l’enquête ?
Le procureur de la République a indiqué que trois personnes sont encore activement recherchées. L’une d’elles, un homme de 23 ans, est originaire des Alpes-Maritimes. Un autre suspect, âgé de 18 ans, vient du Val-d’Oise, tandis que le dernier, âgé de 17 ans, est de Seine-Saint-Denis. Les enquêteurs poursuivent également leurs investigations pour identifier de potentiels « commanditaires ». Un homme suspecté d’être l’un des responsables de l’incendie criminel a été arrêté dimanche à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) et placé en garde à vue. Selon nos sources, cet individu, âgé de 21 ans et bien connu des services de police, portait des bandages aux mollets dus à des brûlures. Le procureur de la République de Nice a précisé que l’homme « avait admis son implication » dans l’incendie.
Une autre arrestation avait déjà eu lieu vendredi, où une personne s’était rendue volontairement aux autorités. Cette personne, également connue des services de police, n’est pas l’un des trois suspects capturés par les caméras de surveillance sur les lieux du crime. Après quatre interrogatoires, cet individu a avoué avoir conduit une voiture de type Clio 5, louée par un ami, a précisé Damien Martinelli, ajoutant que son rôle pourrait être « beaucoup plus forte que celle reconnue ». Ce véhicule a été confisqué par les autorités. Les deux individus ont été présentés ce lundi devant un juge en vue d’une possible mise en examen, avec une demande de placement en détention provisoire formulée par le parquet.