Il y a deux ans, l’OMS avait déjà déclenché l’alerte. En effet, en 2022, une épidémie de mpox (variole du singe) avait déjà éclaté à travers le monde, notamment en Amérique du Nord et en Asie, révélant une transmission par contact étroit, y compris par des contacts sexuels, entre individus. Cette propagation inhabituelle avait suscité l’inquiétude des autorités sanitaires mondiales, car elle survient dans un contexte post-pandémique déjà éprouvé par la COVID-19. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré la variole du singe une urgence de santé publique de portée internationale en juillet 2022, renforçant les efforts mondiaux pour endiguer la maladie.

Où est le virus ?

Actuellement, l’épidémie qui a débuté en République démocratique du Congo semble circonscrite en Afrique. Une situation inquiétante, qui a nécessité une réponse rapide et exceptionnelle.  «Aujourd’hui, le comité d’urgence s’est réuni et m’a fait savoir qu’à son avis, la situation constitue une urgence de santé publique de portée internationale. J’ai accepté cet avis», a déclaré le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS, lors d’une conférence de presse. «C’est une situation qui devrait tous nous préoccuper», a-t-il ajouté.

Qui sont les personnes les plus touchées ?

Pour l’heure, on dénombre 17 541 cas de mpox (dont 2 863 confirmés par un test) et 517 décès ont été rapportés dans 13 pays africains depuis le début de l’année 2024. « Au cours du mois dernier, environ 90 cas de clade 1b ont été signalés dans quatre pays voisins de la RDC qui n’avaient jamais signalé de mpox auparavant : Burundi, Kenya, Rwanda et Ouganda », a rappelé le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. Il semblerait que les enfants soient les plus touchés lorsqu’ils vivent dans des pays où le système de santé est peu développé. « L’OMS s’engage, dans les jours et les semaines à venir, à coordonner la riposte mondiale, en collaborant étroitement avec chacun des pays touchés et en tirant parti de sa présence sur le terrain, afin de prévenir la transmission, de traiter les personnes infectées et de sauver des vies », a affirmé le Dr Tedros.

Quels sont les symptômes de la variole du singe ?

Les symptômes de la mpox, ou variole du singe, se manifestent d’abord par une fièvre soudaine, souvent accompagnée de maux de tête intenses et de douleurs musculaires généralisées. Les patients rapportent également des douleurs articulaires et une fatigue extrême, contribuant à un état de malaise général. Quelques jours après l’apparition de la fièvre, des éruptions cutanées caractéristiques apparaissent, débutant souvent sur le visage avant de se propager à d’autres parties du corps, y compris les paumes des mains et les plantes des pieds. Ces éruptions évoluent en lésions cutanées remplies de liquide, rappelant les pustules de la variole, avant de former des croûtes qui finissent par tomber. Ce tableau clinique, bien que similaire à celui de la variole, est souvent moins sévère, mais peut entraîner des complications graves chez certaines personnes, notamment les jeunes enfants, les femmes enceintes, et les personnes immunodéprimées.

Comment le virus se transmet-il ?

La transmission de la mpox se fait principalement par contact direct avec une personne infectée, en particulier à travers les lésions cutanées ou les fluides corporels. Ce mode de transmission est le plus courant, notamment lors de contacts physiques rapprochés, tels que les relations sexuelles, ou le partage de vêtements et de literie contaminés. Le virus peut également se propager par les gouttelettes respiratoires, mais ce mode de transmission nécessite un contact prolongé en face à face, ce qui le rend moins fréquent. De plus, le virus peut survivre sur des surfaces et des objets, ce qui signifie que toucher des matériaux contaminés, comme des draps ou des serviettes, peut également entraîner une infection. Cette polyvalence dans les modes de transmission souligne l’importance des mesures de précaution, notamment l’isolement des personnes infectées et la désinfection rigoureuse des objets potentiellement contaminés.

Comment freiner sa propagation ?

©unsplash

Pour freiner la propagation de la mpox, des mesures de santé publique rigoureuses sont essentielles. L’isolement des personnes infectées est primordial, afin de prévenir toute transmission ultérieure. Cet isolement doit être maintenu jusqu’à ce que les lésions cutanées soient complètement guéries, réduisant ainsi le risque de contagion. Le traçage des contacts est également crucial : identifier et surveiller les personnes ayant été exposées permet de les isoler rapidement si des symptômes apparaissent. La vaccination ciblée, en particulier pour les groupes à haut risque tels que les travailleurs de la santé, constitue un autre outil important pour limiter la propagation. Enfin, l’hygiène rigoureuse, notamment le lavage fréquent des mains et la désinfection des surfaces, joue un rôle clé dans la prévention de nouvelles infections, surtout dans les environnements où des cas ont été détectés.

« Le déploiement rapide d’une vaccination antivariolique par le MVA-BN (Modified vaccine Ankara) parmi les hommes non infectés par le VIH ayant des rapports sexuels avec des hommes permet de fortement réduire le risque de mpox, avec une réduction de l’incidence estimée à 99 % », selon les conclusions d’une étude française parue le 31 juillet dernier dans la revue The Lancet Regional Health-Europe. «L’OMS s’engage, dans les jours et les semaines à venir, à coordonner la riposte mondiale, en collaborant étroitement avec chacun des pays touchés et en tirant parti de sa présence sur le terrain, afin de prévenir la transmission, de traiter les personnes infectées et de sauver des vies» a prévenu le Dr Tedros.

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