La série noire pour Boeing continue. Un avion du constructeur, appartenant à la Swiss International Airlines, a dû atterrir en urgence au Kazakhstan ce samedi 17 août. En cause ? Un incident médical à bord, comme l’a révélé Reuters. Mais lorsque l’avion a dû se poser en urgence, plusieurs problèmes techniques sont survenus. En effet, la roue avant de l’appareil se serait coincée dans l’herbe lors d’une marche arrière sur une piste d’atterrissage fermée. L’appareil, bloqué, a dû être remorqué jusqu’à la piste de l’aéroport.
Cette intervention a provoqué une interruption du trafic de deux heures à l’aéroport d’Astana, rapporte Air Journal. Le Boeing transportait près de 320 passagers. Selon la compagnie aérienne, aucun blessé n’est à signaler. L’avion sera inspecté, et une enquête a été lancée pour déterminer les causes de l’incident.
Pourquoi Boeing est dans la tourmente ?
Cet incident n’est malheureusement pas un cas isolé. Depuis plusieurs années maintenant, le constructeur fait face à de nombreux problèmes de production. En juillet, un Boeing 737 a subi l’éclatement de ses pneus lors d’un décollage au Nigeria. Au début du mois de mai, un Boeing a quitté la piste au Sénégal, causant onze blessés. Et en janvier, la porte de dépressurisation d’un Boeing 737 MAX d’Alaska Airlines s’est détachée en plein vol aux États-Unis. Mais le constructeur est également accusé de fraude lors du processus de certification du 737 MAX, une affaire qui a conduit Boeing à verser 2,5 milliards de dollars et à renforcer ses mesures de conformité. Ces problèmes ont été associés à des accidents tragiques ayant coûté la vie à 346 personnes.
Par ailleurs, des audits et des enquêtes ont révélé plusieurs cas de non-conformité au sein de l’entreprise. Le mardi 18 juin, Dave Calhoun, l’ancien PDG de Boeing, a été entendu par une commission sénatoriale américaine, où il a, pour la première fois, admis la gravité des problèmes rencontrés et présenté ses excuses. Richard Blumenthal, le président de la commission, a critiqué la culture d’entreprise de Boeing, affirmant qu’elle privilégie toujours les profits au détriment de la sécurité et du bien-être des employés. Quatre lanceurs d’alerte ont également témoigné, affirmant que des pièces défectueuses quittent régulièrement l’usine principale de l’entreprise. En réponse, Boeing a soumis un plan d’action à la FAA fin mai pour remédier à ces défaillances.
Les sièges des pilotes en cause ?
Imaginez que le siège du commandant de bord soit à l’origine de la chute soudaine d’altitude du Boeing 787 Dreamliner qui reliait Sydney à Auckland. En mars, un incident sur ce même vol de la compagnie chilienne Latam a provoqué des blessures chez une cinquantaine de passagers, projetés violemment contre le plafond lorsque l’avion a brusquement plongé.
Selon un rapport d’enquête, un dysfonctionnement du siège du pilote pourrait être en cause. Il est suggéré que le siège aurait glissé vers l’avant de manière incontrôlée, déclenchant une descente rapide de l’avion. Face à cette découverte, la FAA (l’Administration fédérale de l’aviation des États-Unis) a jugé nécessaire d’examiner les sièges des pilotes sur des centaines d’avions pour éviter que ce genre d’incident ne se reproduise.