Chaque année, des millions de personnes à travers le monde sont diagnostiquées avec un cancer de la peau, faisant de cette maladie l’une des formes de cancer les plus répandues et pourtant souvent sous-estimées. Qu’il s’agisse du carcinome basocellulaire, du carcinome épidermoïde ou du redoutable mélanome, les conséquences peuvent être graves si le diagnostic n’est pas posé à temps.
Conscients de cette réalité, les chercheurs et scientifiques du monde entier s’efforcent continuellement de développer des solutions plus efficaces et moins invasives pour combattre cette maladie dévastatrice. La prévention et le dépistage précoce restent cruciaux pour améliorer les chances de guérison et diminuer les risques de complications sévères.
Un pain de savon
À seulement 15 ans, Heman Bekele, nommé « Enfant de l’année 2024 », tient peut-être un produit révolutionnaire pour lutter contre le cancer de la peau. Né à Addis-Abeba, en Éthiopie, et émigré aux États-Unis avec sa famille à l’âge de 4 ans, ce jeune prodige a rapidement été sensibilisé à la question de la protection solaire. « Quand j’étais plus jeune, je n’y pensais pas beaucoup, mais quand je suis arrivé en Amérique, j’ai réalisé à quel point le soleil et les rayons ultraviolets représentaient un gros problème lorsqu’on y est exposé pendant une longue période », explique l’adolescent au Time. Il a ainsi pensé un pain de savon qui pourrait s’avérer devenir un produit préventif contre le cancer de la peau. Il se présente comme un outil prometteur dans la prévention du cancer de la peau. En intégrant une formule avancée composée d’acide salicylique, d’acide glycolique et de trétinoïne, il stimule les cellules dendritiques, essentielles à la réponse immunitaire cutanée.
Pour garantir que les ingrédients actifs ne soient pas éliminés lors du rinçage, ce jeune innovateur a mis au point une nanoparticule lipidique, une technologie qui permet de prolonger l’effet des substances actives sur la peau, même après l’utilisation du savon. En plus d’offrir un produit révolutionnaire, le jeune prodige offre un produit avec un coût de production d’environ 50 centimes par savon, ce qui offre une alternative abordable face aux 40 000 dollars en moyenne que coûte une chimiothérapie traditionnelle aux États-Unis. « C’est absolument incroyable de penser qu’un jour mon pain de savon pourra avoir un impact direct sur la vie de quelqu’un », a-t-il confié au Time.
Un produit réalisé avec l’aide d’une biologiste
Cette trouvaille a été possible grâce à sa rencontre avec Vito Rebecca , biologiste moléculaire et professeur adjoint à Johns Hopkins à Baltimore, après qu’il a reçu une invitation au siège de l’entreprise à St. Paul, dans le Minnesota, pour présenter son projet devant un jury. « Je me souviens avoir lu quelque part quelque chose sur un jeune garçon qui avait eu l’idée d’un savon contre le cancer de la peau », raconte Vito Rebecca au Time. « Cela a immédiatement piqué ma curiosité, car je me suis dit que c’était génial qu’il veuille le rendre accessible au monde entier. Et puis, par un heureux hasard, lors de cette réunion de la Melanoma Research Alliance, le PDG de l’alliance m’a présenté à Heman. Dès la première conversation, sa passion était évidente. Lorsque j’ai découvert qu’il habitait tout près, en Virginie, je lui ai dit que s’il voulait un jour passer au laboratoire, il serait plus que bienvenu ».
« Beaucoup de gens pensent que tout a déjà été fait et qu’il ne leur reste plus rien à faire (…) À tous ceux qui pensent ainsi, je dirais que nous ne manquerons jamais d’idées dans ce monde. Il faut continuer à inventer. Continuer à réfléchir à de nouvelles façons d’améliorer notre monde et de le rendre meilleur », a de son côté déclaré le petit génie.