Le corps de Lina, disparue le 23 septembre 2023, a été retrouvé ce mercredi 16 octobre 2024, immergé dans un cours d’eau près de Nevers. Plus d’un an après sa disparition mystérieuse dans le Bas-Rhin, les enquêteurs ont enfin pu localiser l’adolescente grâce à des indices recueillis ces derniers mois.
Le procureur de la République de Strasbourg, Alexandre Chevrier, a confirmé la découverte dans un communiqué, déclarant que le corps avait été retrouvé « immergé dans un cours d’eau situé en contrebas d’un talus » et que les analyses génétiques « ont permis de confirmer qu’il s’agit du corps de Lina ». Des examens médico-légaux sont en cours pour établir les causes exactes de son décès.
Lina, alors âgée de 15 ans, avait quitté son domicile de Plaine, une petite commune située au pied du massif des Vosges, pour se rendre à pied à la gare de Saint-Blaise-la-Roche. Elle devait prendre un train pour rejoindre son petit ami à Strasbourg. Mais à 11h22, ce jour-là, son téléphone avait cessé d’émettre, et elle n’avait plus donné signe de vie depuis. Malgré des recherches intensives et plusieurs battues organisées dans les jours et les semaines suivant sa disparition, aucune trace de la jeune fille n’avait pu être trouvée.
L’ombre de Samuel Gonin, un suspect clé
L’enquête a pris un tournant en juillet 2024 lorsque des investigations ont révélé que l’ADN de Lina avait été retrouvé dans une voiture volée, une Ford Puma. Ce véhicule appartenait à Samuel Gonin, un homme de 43 ans originaire du Doubs, déjà connu des services de police pour des faits de violence. Gonin s’est suicidé en juillet 2024 à Besançon, quelques jours avant de comparaître pour une affaire de vol avec violence, laissant l’enquête dans une impasse.
Cependant, les enquêteurs ont découvert que la Ford Puma utilisée par Samuel Gonin avait été géolocalisée près du lieu de disparition de Lina, le 24 septembre 2023, soit un jour après sa disparition. Des objets appartenant à Lina, dont son sac à main, avaient été retrouvés dans la voiture, renforçant la piste du suspect. Selon le procureur adjoint de Strasbourg, Samuel Gonin avait certainement agi seul, « au hasard de ses errances », lorsqu’il a croisé la route de la jeune fille.
Lors des recherches autour de la voiture, les enquêteurs ont également trouvé dans le coffre des cordes avec des traces d’ADN correspondant à Lina et à Gonin, laissant entendre que la jeune fille avait été ligotée.
Malgré la découverte du corps, l’enquête se poursuit pour déterminer les circonstances précises de la mort de Lina. « Des expertises médico-légales vont être effectuées afin de rechercher la cause de la mort », a précisé le procureur de Strasbourg.
Une famille en deuil et des questions toujours sans réponse
Pour la famille de Lina, ce dénouement tragique met fin à une année de tourments, mais le chagrin reste immense. Matthieu Airoldi, l’avocat de la mère de Lina, a exprimé la douleur de sa cliente dans une déclaration poignante : « La période est très difficile pour la famille, ma cliente est atterrée ». Il a également demandé à respecter le deuil de la famille et d’éviter toute spéculation inutile en ces temps de tristesse.
Alors que les investigations se poursuivent pour déterminer la cause exacte du décès, cette affaire tragique laisse encore des zones d’ombre, notamment en raison du suicide de Samuel Gonin, principal suspect dans cette enquête. Pour l’instant, les experts se concentrent sur les examens médico-légaux pour apporter un éclairage supplémentaire sur ce qui s’est passé ce jour fatidique de septembre 2023.