Depuis son ouverture le 2 septembre 2024, cette affaire n’en finit pas de secouer la France. Ce lundi 18 novembre marquait le début de la 11e semaine du procès des viols de Mazan, au cœur duquel un nouveau témoignage a retenu l’attention : celui de Nicolas F., un ancien journaliste. Poursuivi pour deux chefs d’accusation qu’il conteste fermement — viol aggravé et détention d’images pédopornographiques —, son intervention a été particulièrement intense.
Comment Nicolas F. a rencontré Dominique Pélicot ?
Sans détour, l’ancien journaliste raconte qu’il avait l’habitude de se connecter au site Coco pour trouver des partenaires sexuels. « Le 15 janvier 2018 comme tous les dimanches matins je me connecte à mon ordinateur je me connecte sur coco pour trouver une partenaire », explique Nicolas F, à la barre. C’est là que Dominique Pélicot le contacte. Il comprend qu’il s’agit d’un couple, une expérience qu’il a déjà eue, mais cette fois, il est tenté d’essayer une relation avec un homme, comme le retranscrit la journaliste Marion Dubreuil. « Dominique Pelicot mentionne sa femme mais pas au cœur de la proposition », indique Nicolas F.
Ce soir-là, Nicolas F, aura bel et bien des rapports sexuels avec un homme, puisqu’il passe à l’acte avec Dominique Pélicot. Mais l’accusé, n’en reste pas là et accepte la demande de Dominique Pélicot, qui lui propose de le suivre dans la chambre conjugale pour y retrouver sa femme. « Il me dit de ne pas m’inquiéter qu’ils ont l’habitude de faire des choses libertines. Je vois Gisèle Pelicot endormie sur le côté droit du lit et là il sort une caméra ». Selon ses termes, c’est le mari qui aurait insisté pour que l’invité pose les mains sur sa femme. « La une fois de plus j’ai manqué de discernement il va me dire vas y tu peux toucher ma femme on est libertin il va retirer la couverture sur elle et il va me faire poser les mains sur elle ».
« J’ai eu une sorte de lumière rouge »
Selon l’accusé, c’est Dominique Pélicot, se montrant de plus en plus oppressant, insiste pour qu’il pénètre sa femme. « J’ai tenté à deux reprises de sortir de la chambre à chaque fois il me retenait si si tu vas voir elle va se réveiller ». Pourtant, le journaliste l’assure : il ne voulait pas la pénétrer. « Au bout d’un moment j’ai eu une sorte de lumière rouge, je me suis dit que je ne voulais pas la pénétrer et je suis parti. Et non je n’ai pas vu monsieur Pelicot avoir un rapport sexuel avec sa femme. Il m’aurait sans doute demandé de tenir la caméra pour filmer ». Plus tard, l’accusé fait part de ses lourds regrets. « Ce que j’aurais du faire ne jamais passer la porte de cette chambre a un moment j’ai repris le contrôle. Je n’aurais jamais pu avoir un rapport complet avec madame Pelicot ».
S’il assure qu’il « aurait dû faire preuve de bien plus d’intelligence » et qu’il a présenté ses excuses à Gisèle Pélicot, Nicolas F. « nie l’intentionnalité ». « J’ai manqué de force de caractère, c’est bien dommage. Je reconnais la matérialité des faits. Maintenant j’ai su m’arrêter et ne pas aller au bout de ce que m’ordonnait M. Pelicot ». C’est par ces mots qu’il a conclu son témoignage, laissant derrière lui une salle d’audience glacée par ses aveux.