Attendu depuis la semaine dernière et la démission de Michel Barnier, Emmanuel Macron a officiellement annoncé la prise de fonction de François Bayrou à Matignon ce vendredi. Alors qu’il ne semble pas faire l’unanimité à l’hémicycle, y a-t-il un nouveau risque de censure ?
LFI votera une censure
Le 4 décembre dernier, la France écrivait une nouvelle page de son histoire politique. En effet, la motion de censure du gouvernement de Michel Barnier a obtenu la majorité des voix à l’Assemblée nationale, entraînant la démission du Premier ministre, moins de 3 mois après sa nomination. Face à cette situation mettant en péril les actions législatives prévues pour 2025, le président Macron devait composer dans l’urgence. Le président du MoDem, François Bayrou, a ainsi été nommé après une semaine de tergiversation. Cette nomination a fait réagir les représentants des différentes familles politiques à l’hémicycle, qui se sont exprimés sur une nouvelle motion de censure potentielle, « Deux choix s’offriront aux députés : le soutien au sauvetage de Macron ou la censure. Nous avons fait le nôtre. », « Nous déposerons une motion de censure. […] [c’est] un bras d’honneur à la démocratie. » ont respectivement déclaré les députés Insoumis, Mathilde Panot et Manuel Bompard.
Aucun autre parti favorable à une motion ?
L’un des principaux groupes instigateurs de la démission de l’ancien Premier ministre, le Rassemblement national, a annoncé ne pas vouloir s’opposer à la politique gouvernementale que va mettre en place le maire de Pau, « Il n’y aura pas de censure a priori. Notre censure a priori aurait été engagée à l’encontre d’une personnalité issue de la gauche et issue de l’extrême gauche. Nous avions indiqué que nous étions prêts à ne pas censurer a priori une personnalité ou un profil qui serait issu de la droite et du centre. » A gauche, l’alliance du NFP continue à se déliter alors que le PCF et le PS ont annoncé ne pas instaurer de mesure contre le futur Gouvernement Bayrou dès lors que le 49.3 n’est pas activé, et que le gouvernement n’entre pas en connivence avec le RN « S’il n’y a pas de 49.3, il n’y a pas de motion de censure, nous sommes obligés de dialoguer. », « la garantie que [le] gouvernement ne se placera en aucune manière sous la dépendance du Rassemblement national, ni ne reprendra à son compte son programme xénophobe. » Tandis que le gouvernement Barnier n’a duré que 99 jours, celui de François Bayrou restera-t-il intact jusqu’aux élections de 2027 ?