Cette année, ils battent des records : près de 17 millions d’entre eux, soit un sur quatre, se lancent dans le Dry January, selon une consultation de l’IFOP pour Freixenet Gratien. Mais que se cache-t-il derrière cette soudaine vague de sobriété ? Détox post-fêtes, défi de groupe ou simple envie de ne plus être celui qui commande un taxi pour les autres ? Plongée dans un phénomène qui bouleverse nos habitudes (et nos apéros).
La revanche des tisanes et mocktails
Soyons honnêtes : renoncer à l’alcool un mois entier, c’est une épreuve digne des douze travaux d’Hercule. Pourtant, des millions de Français relèvent ce défi, troquant leur verre de vin préféré contre des boissons plus sages – et moins explosives pour leur foie. Adieu le Saint-Émilion, bonjour les infusions à la camomille et les mocktails à base de gingembre. Mais attention, le Dry January n’est pas qu’un exercice de privation. C’est l’occasion de tester de nouvelles saveurs et de redécouvrir les plaisirs d’un apéritif sans lendemain douloureux. Les mocktails, stars montantes des soirées, rivalisent d’originalité : jus de pomme pétillant, sirop de basilic, un zeste de citron vert… On est loin du tristounet jus d’orange de tonton Michel. Les Français, toujours à l’affût de tendances, ont fait du Dry January une véritable exploration gustative.
Pourquoi s’infliger ça ?
La question mérite d’être posée. Après tout, les fêtes viennent à peine de se terminer, et voilà qu’on nous demande de renoncer au petit verre qui nous aide à supporter l’hiver. Pourtant, les raisons sont nombreuses – et parfois surprenantes. Selon l’étude IFOP, l’envie de perdre du poids arrive en tête des motivations. Car oui, dire adieu aux calories liquides de la bière ou du mojito pourrait bien sauver le bouton du pantalon. Vient ensuite l’envie de compenser les excès des réveillons, cette période où foie gras et bulles de champagne nous font sentir comme des oies gavées. Enfin, il y a la carte maîtresse : pouvoir conduire après une soirée sans ressembler à un personnage secondaire d’une série policière.
Mais au-delà des bénéfices pratiques, il y a une vraie réflexion sur notre consommation d’alcool. Une bouteille ouverte à chaque dîner, un verre « pour se détendre » après le travail… Et si on s’accordait une pause pour voir ce que ça change ? Spoiler : ça change beaucoup.
Un défi qui fait du bruit (dans un verre d’eau)
En 2020, ils étaient seulement 6,8 millions à tenter l’expérience. Aujourd’hui, 17 millions se lancent. Alors pourquoi cet engouement soudain ? En partie grâce à la visibilité du Dry January dans les médias et sur les réseaux sociaux. Les influenceurs ne se contentent plus de poser avec leur latte à la cannelle : ils exhibent fièrement leurs bouteilles d’eau aromatisée, faisant passer la sobriété pour la nouvelle tendance chic. Et les marques surfent sur cette vague. Le marché des vins désalcoolisés, bières sans alcool et autres boissons « mock » est en pleine explosion. Même les épiceries fines s’y mettent, proposant des alternatives élégantes pour briller en société sans faire tourner la tête.
Alors que janvier s’écoule, une question subsiste : qu’advient-il de nos bonnes résolutions une fois février arrivé ? Pour certains, le Dry January est un point de départ vers une consommation plus modérée. Pour d’autres, il s’agit d’un challenge, à classer dans la même catégorie que courir un semi-marathon ou arrêter le sucre. Mais une chose est sûre : il laisse une trace. Car même si, en février, le vin retrouve sa place à table, cette pause permet de remettre en question des habitudes ancrées. Un Français sur trois affirme avoir réduit sa consommation d’alcool après avoir tenté l’expérience. Et ça, c’est un véritable changement.
Et vous, serez-vous de la partie ?
Le Dry January, c’est un mois pour se prouver qu’on peut s’amuser sans alcool, et peut-être aussi pour découvrir que le matin, sans gueule de bois, a un goût différent. Alors, que vous soyez déjà un pro du mocktail ou que vous hésitiez encore à ranger le tire-bouchon, une chose est sûre : le Dry January, ça se tente. Parce qu’après tout, qu’est-ce qu’un mois dans une vie ? Et qu’est-ce qu’un apéro sans alcool ? Une belle occasion d’en rire – avec ou sans zeste de citron.