Lundi 3 mars, la qualité de l’air en Normandie s’est fortement détériorée, plaçant l’ensemble de la région sous surveillance maximale en raison d’un pic de pollution aux particules fines.
Un phénomène préoccupant, qui s’explique par des conditions météorologiques défavorables et une accumulation de polluants issus des activités humaines. Et la situation devrait encore empirer mardi 4 mars, avec une alerte rouge quasi généralisée.
Une pollution due à l’accumulation des particules fines
L’organisme Atmo Normandie, chargé de surveiller la qualité de l’air, a relevé une concentration importante de particules fines PM10 et PM2.5 dans toute la région. Ces microparticules, issues du trafic routier, du chauffage au bois, des industries et de certaines pratiques agricoles, restent en suspension dans l’atmosphère en raison de conditions climatiques particulières :
- Un anticyclone persistant, qui empêche la dispersion des polluants,
- Des températures nocturnes négatives, favorisant l’accumulation de particules,
- Un vent faible de secteur nord-est, incapable de renouveler efficacement l’air,
- Des brumes matinales, qui piègent encore davantage les polluants.
Lundi, l’alerte rouge (air « mauvais ») concernait déjà toute la Seine-Maritime, ainsi qu’une grande partie de l’Eure, du Calvados et de la Manche. L’Orne, bien que partiellement épargnée, affichait de nombreuses zones en alerte jaune (air « dégradé »). La situation est prévue pour empirer encore mardi 4 mars, avec un dépassement probable du seuil d’information et de recommandation en Seine-Maritime, selon les prévisions d’Atmo Normandie.
Quels sont les risques pour la santé ?
La pollution aux particules fines représente un danger majeur pour la santé publique. Classées cancérogènes par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), ces particules peuvent pénétrer profondément dans les voies respiratoires et atteindre la circulation sanguine, augmentant les risques de :
- Maladies respiratoires (asthme, bronchites chroniques, essoufflement),
- Pathologies cardio vasculaires (AVC, infarctus),
- Développement de cancers, notamment du poumon.
Selon Santé publique France, la pollution de l’air serait responsable de près de 40 000 décès prématurés chaque année dans l’Hexagone. Ce pic de pollution actuel nécessite donc des mesures de précaution pour les populations les plus vulnérables, notamment les enfants, les personnes âgées et celles souffrant de maladies respiratoires.
Des mesures de prévention mises en place
Face à cet épisode de pollution, les autorités ont activé plusieurs dispositifs pour limiter l’impact sur la population et tenter de réduire les émissions de polluants :
- Limitation de la vitesse sur les routes : une réduction de 20 km/h est recommandée sur l’ensemble des axes routiers de la région afin de limiter les émissions de particules issues du trafic automobile.
- Encouragement à l’usage des transports en commun : À Rouen, la métropole a annoncé la gratuité du réseau Astuce pour la journée du 4 mars afin d’inciter les habitants à laisser leur voiture au garage. Toutefois, cette mesure ne sera pas appliquée au Havre, où le seuil d’alerte n’a pas été officiellement dépassé.
- Conseils sanitaires : Les autorités sanitaires recommandent aux personnes fragiles d’éviter toute activité physique intense en extérieur et d’aérer leur domicile uniquement en dehors des heures de forte pollution (généralement en matinée et en soirée).
Un phénomène qui touche aussi d’autres régions
Si la Normandie est particulièrement impactée par ce pic de pollution, elle n’est pas la seule région concernée. Dans les Hauts-de-France, les départements de la Somme et de l’Oise connaissent également une forte concentration de particules fines. Atmo Hauts-de-France signale que cette pollution serait en partie due à une masse d’air chargée en particules venant du nord-est de l’Europe.
Comme en Normandie, les autorités locales recommandent de limiter les déplacements en voiture et d’opter pour des moyens de transport plus écologiques. La sensibilisation reste essentielle pour inciter la population à adopter des comportements réduisant l’impact environnemental et sanitaire de la pollution atmosphérique.
Alors que la pollution de l’air devient un enjeu de santé publique majeur, cet épisode rappelle l’urgence d’adopter des politiques plus ambitieuses en matière de lutte contre les émissions polluantes. La multiplication des pics de pollution ces dernières années montre que des solutions structurelles doivent être mises en place pour garantir un air plus sain à l’ensemble des habitants.