Ce vendredi, la procureure de Paris a fait le point sur les dernières informations recueillies concernant Mohamed Amra, son évasion ainsi que sa cavale de plusieurs mois. Celle qui évoque une « enquête hors normes » donne de premiers éléments d’explication.
Les « acteurs principaux » de cette cavale arrêtés ?
Appréhendé par les forces de l’Ordre roumaine le 22 février dernier, Amra n’a pas tardé à rejoindre la France après un procès express à Bucarest. Enfermé à la maison centrale de Condé-sur-Sarthe (Orne) depuis son retour dans l’hexagone, l’ancien fugitif est au cœur d’une enquête aux « dimensions tentaculaires » rapportait la procureure du parquet parisien, Laure Beccuau. Tandis que 27 personnes ont été interpellées depuis le retour d’Amra en France, Beccuau précise que les « acteurs principaux » ayant aidé Mohamed Amra à se cacher durant plusieurs mois, ont été arrêtés. La découverte d’un logement à Compiègne (Oise) ou encore d’un retour à Rouen (Eure) avant son départ pour l’Est de l’Europe ont été exposés par Laure Beccuau. Face au silence pour le moment mutique des personnes interrogées, la procureure explique que d’autres individus sont « en attente d’extradition » depuis le Maroc et pourraient avoir un rôle essentiel pour comprendre ce qu’il s’est passé.
Un lien avec la « Black Manjak Family » ?
Originaire de Normandie, Mohamed Amra est suspecté d’être en lien avec le « Black Manjak Family », une organisation tentaculaire opérant notamment dans le trafic de drogue à l’international. Le chef de la police judiciaire, Christian Sainte précise que certains suspects ont des « liens de proximité » avec la « BMF », et que le caractère orchestré de cette opération « montée, concertée, organisée, minutée » ne peut être le travail d’amateurs. Présent dans la « culture urbaine » cette organisation criminelle aurait un lien avec le rappeur Koba laD qui est incarcéré après avoir causé un accident mortel en septembre dernier. Frédéric Plonquin spécialiste du grand banditisme définit la « Black Manjak Family » comme « un petit groupuscule de quartier, une organisation beaucoup moins structurée que la DZ Mafia. Ce n’est même pas un doigt de la mafia calabraise. » Alors que l’enquête suit son cours, d’autres pistes vont-elles affluer pour comprendre la distribution ainsi que le scénario complet de cette affaire ?