Le lundi 14 avril 2025, une tragédie s’est produite dans la salle de sport « On Air » située boulevard Voltaire, dans le 11 arrondissement de Paris. Une employée de 29 ans est décédée, et une cliente de 34 ans a été grièvement blessée lors d’une séance de cryothérapie. Selon les premiers éléments de l’enquête, une fuite d’azote dans la cabine de cryothérapie aurait entraîné une asphyxie par déplacement de l’oxygène ambiant. Trois autres personnes ont été légèrement intoxiquées en tentant de porter secours. Environ 150 personnes ont été évacuées, et la salle de sport a été fermée jusqu’à nouvel ordre. 

La cryothérapie : une pratique en vogue mais non sans risques

La cryothérapie consiste à exposer le corps à des températures extrêmement basses, souvent inférieures à -100°C, pendant une courte durée, généralement entre deux et quatre minutes. Utilisée pour ses effets supposés bénéfiques sur la récupération musculaire, la réduction de l’inflammation ou encore le bien-être général, cette pratique séduit de plus en plus, notamment dans les milieux sportifs et esthétiques.

Cependant, l’utilisation de l’azote liquide pour atteindre ces températures extrêmes comporte des dangers. En cas de mauvaise ventilation ou de fuite, l’azote peut remplacer l’oxygène dans l’air, entraînant un risque d’asphyxie. Ce gaz étant incolore et inodore, il est difficile de détecter sa présence en concentration élevée. Des incidents similaires ont déjà été rapportés, notamment aux États-Unis, où une employée d’un spa est décédée en 2015 après avoir été piégée dans une chambre de cryothérapie. 

Les recommandations des autorités sanitaires

Face à ces risques, plusieurs organismes de santé, dont la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis, mettent en garde contre l’utilisation de la cryothérapie en dehors d’un cadre médical strict. Ils soulignent le manque de preuves scientifiques solides quant aux bénéfices revendiqués et insistent sur les dangers potentiels tels que l’asphyxie, les brûlures par le froid ou encore les lésions nerveuses.

En France, bien que la cryothérapie ne soit pas réglementée de manière spécifique, les professionnels de santé appellent à la prudence. Ils recommandent une formation adéquate des opérateurs, une maintenance rigoureuse des équipements et une information claire des clients sur les contre-indications et les risques associés.

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Enquête en cours et questions en suspens

Suite à l’incident survenu à Paris, une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes du drame. « Une enquête en recherche des causes de la mort est ouverte et confiée au commissariat de police du 11e arrondissement de Paris, en co-saisine avec l’inspection du travail », a indiqué le parquet de Paris, sollicité par l’AFP. « Une autopsie et des analyses toxicologiques ont été ordonnées pour déterminer avec précision la cause de la mort, laquelle serait survenue au cours d’une séance de cryothérapie », a-t-il précisé.

La cryothérapie, bien que populaire pour ses promesses de bienfaits sur la santé et le bien-être, n’est pas sans risques. L’incident survenu à Paris rappelle l’importance d’une vigilance accrue, tant de la part des professionnels que des utilisateurs. Avant de se lancer dans une telle pratique, il est essentiel de s’informer, de consulter un professionnel de santé et de s’assurer que les conditions de sécurité sont réunies.

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