L’Agence régionale de santé tire la sonnette d’alarme après un cas confirmé de dengue contracté localement

L’Agence Régionale de Santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé ce jeudi 11 juillet avoir reçu le signalement d’un cas « fortement suspecté » de dengue autochtone à Saint-Chamond, dans la Loire (42). Il s’agirait du premier cas local de dengue recensé cette année dans la région. Le patient n’ayant pas voyagé récemment dans une zone tropicale, les autorités estiment que le virus a été contracté sur le sol français, ce qui confirme la présence active du moustique tigre dans la commune. Cette découverte relance les inquiétudes sur la circulation de maladies vectorielles comme la dengue, déjà en nette augmentation en France métropolitaine ces dernières années.

Une opération de démoustication nocturne déclenchée en urgence

Pour tenter de contenir toute propagation, une opération de démoustication a été menée dans la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 juillet, dans la zone où vit la personne infectée. Menée par une société spécialisée, cette intervention a visé à éliminer les moustiques adultes potentiellement porteurs du virus, ainsi que leurs gîtes larvaires. En parallèle, des équipes sanitaires procèdent à des opérations de porte-à-porte ce jeudi, afin d’informer les riverains, recenser d’éventuelles personnes présentant des symptômes, et identifier d’autres foyers de reproduction du moustique tigre (Aedes albopictus), connu pour transmettre non seulement la dengue, mais aussi le chikungunya et le virus Zika.

La dengue, une maladie virale qui gagne du terrain

La dengue est une maladie virale transmise par la piqûre d’un moustique infecté, principalement le moustique tigre. Si elle est endémique dans les zones tropicales (Asie du Sud-Est, Amérique latine, Caraïbes), elle est aujourd’hui de plus en plus fréquente dans le sud de la France, en raison du changement climatique et de la mondialisation des flux humains. Dans sa forme classique, la dengue provoque une fièvre brutale, des maux de tête, de fortes douleurs musculaires et articulaires, ainsi que des éruptions cutanées. Dans de rares cas, elle peut évoluer en dengue sévère, potentiellement mortelle. Ce qui rend ce cas préoccupant, c’est son caractère « autochtone » : cela signifie que la personne contaminée n’a pas voyagé récemment, et que le virus circule donc localement via les moustiques implantés dans la région.

Jusqu’ici, aucun cas autochtone n’avait été signalé en Auvergne-Rhône-Alpes depuis le début de l’année 2024. Celui de Saint-Chamond constitue donc une première pour la région, et survient au tout début d’un été où les conditions climatiques (chaleur et humidité) sont particulièrement favorables à la prolifération des moustiques. En 2023, la France avait recensé 23 cas de dengue autochtone répartis dans plusieurs départements du sud, notamment en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Occitanie. Cette tendance à la hausse illustre la nécessité d’un renforcement des mesures de prévention, notamment au niveau local.

Ce que recommande l’ARS aux habitants de Saint-Chamond

Dans son communiqué, l’ARS appelle les habitants à rester vigilants et à adopter des gestes simples mais essentiels pour limiter la prolifération du moustique tigre :

    • Éliminer les eaux stagnantes (soucoupes de pots, gouttières bouchées, arrosoirs, bâches…)
  • Installer des moustiquaires et utiliser des répulsifs cutanés
  • Porter des vêtements longs et couvrants en extérieur
  • Consulter un médecin en cas de fièvre inexpliquée, maux de tête ou douleurs musculaires dans les jours suivant une piqûre

Des équipes de surveillance entomologique sont également mobilisées pour suivre l’évolution de la situation.

Le moustique tigre est désormais implanté dans plus de 70 départements français. Si sa présence était autrefois limitée aux zones méditerranéennes, il est désormais capable de survivre à des hivers doux dans des zones plus continentales, comme le montre ce cas dans la Loire. La dengue autochtone, encore rare il y a une décennie, est en passe de devenir un véritable enjeu de santé publique. Les autorités sanitaires redoutent une hausse des cas dans les années à venir, à mesure que les conditions climatiques et écologiques continueront d’évoluer.

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