Trois soldats russes ont perdu la vie dans des attaques menées contre le réseau ferroviaire de la région de Volgograd, en Russie. 

L’Ukraine a revendiqué ces opérations de sabotage, affirmant vouloir affaiblir la logistique militaire de Moscou. Ces actions marquent une intensification du conflit, qui s’étend désormais bien au-delà du territoire ukrainien.

Des attaques meurtrières contre une infrastructure stratégique

Dans la nuit de lundi à mardi, plusieurs explosions ont visé le réseau ferroviaire russe dans la région de Volgograd, à près de 600 kilomètres du front ukrainien. Les autorités locales ont confirmé la mort de trois militaires russes ainsi que plusieurs blessés. Les voies ferrées, utilisées à la fois pour le transport civil et pour la logistique militaire, ont été fortement endommagées, entraînant la suspension temporaire du trafic dans plusieurs secteurs.  Selon des médias russes, ces attaques auraient ciblé des lignes de fret acheminant du matériel militaire en direction du sud de l’Ukraine. 

Elles ont provoqué non seulement des retards, mais aussi un ralentissement global de la chaîne logistique dont dépend l’armée russe pour maintenir son effort de guerre. Ces sabotages interviennent dans un contexte où Moscou s’appuie massivement sur ses infrastructures ferroviaires pour compenser les pertes causées par les frappes ukrainiennes sur ses dépôts de carburant et ses raffineries.

« Chaque voie détruite, c’est une arme en moins »

Contrairement à d’autres opérations de sabotage menées sur le sol russe depuis 2022, Kiev a cette fois revendiqué directement la responsabilité. Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont confirmé qu’il s’agissait « d’opérations coordonnées » visant à perturber la capacité offensive de Moscou. « Chaque train stoppé, chaque voie détruite, c’est une arme en moins dirigée contre nos villes et nos soldats », a déclaré une source proche du SBU, citée par la presse ukrainienne. Ce choix assumé de cibler les infrastructures russes illustre la stratégie de Kiev d’étendre la guerre au-delà de ses frontières, afin de contraindre Moscou à disperser ses moyens de défense. Depuis plusieurs mois, l’Ukraine a déjà multiplié les attaques de drones contre des raffineries et des dépôts de carburant en Russie. Mais les actions contre le réseau ferroviaire marquent une nouvelle étape, en frappant directement l’ossature logistique de l’armée russe.

Pour le Kremlin, ces sabotages sont une « escalade dangereuse ». Moscou a dénoncé des « actes terroristes » et promis une riposte ferme. Le porte-parole de Vladimir Poutine a affirmé que la Russie « ne laissera pas impunis ces crimes », tout en accusant les alliés occidentaux de Kiev de fermer les yeux sur des attaques en territoire russe. Sur le terrain, l’armée russe poursuit ses opérations offensives autour de Kharkiv et de Dnipropetrovsk, tandis que les bombardements aériens continuent de frapper Kiev et plusieurs villes ukrainiennes. L’ONU estime que plus de 30 civils ont été tués en Ukraine la semaine dernière, rappelant l’intensité des affrontements. Pour les experts militaires, les attaques sur le réseau ferroviaire russe pourraient marquer un tournant. « L’Ukraine envoie un message clair : elle est capable de frapper loin, de cibler l’infrastructure vitale de la Russie, et elle est prête à assumer cette responsabilité », analyse un chercheur du Royal United Services Institute.

Un conflit qui déborde les frontières

Ces attaques surviennent alors que la guerre, entrée dans sa quatrième année, semble s’enliser. L’Ukraine, en difficulté face à une armée russe numériquement supérieure, cherche de nouveaux leviers pour affaiblir Moscou. Les sabotages et frappes ciblées en Russie deviennent un outil stratégique pour compenser le manque d’hommes et d’armes. Mais cette stratégie comporte aussi des risques. Plus Kiev assume frapper en Russie, plus Moscou pourra justifier ses représailles et intensifier ses bombardements. L’équilibre fragile du conflit pourrait encore basculer.

Pour l’heure, l’Ukraine considère que ces opérations sont nécessaires. « Nous n’avons pas choisi cette guerre », martèle le président Volodymyr Zelensky. « Mais tant que la Russie occupera notre territoire, nous utiliserons tous les moyens possibles pour la forcer à reculer. »

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