La saison de la grippe a démarré avec un mois d’avance au Royaume-Uni, portée par un variant H3N2 plus contagieux. Alors que l’hiver s’installe, les autorités sanitaires européennes appellent à la vigilance sans alarmer.
Un mois d’avance sur le calendrier : c’est le constat fait par les autorités sanitaires britanniques, confrontées à un démarrage précoce de la saison grippale. En cause, un variant du virus H3N2, plus rapide à se transmettre que les lignées précédentes. Résultat : les cas de grippe augmentent plus tôt qu’attendu, et les hôpitaux britanniques observent déjà une hausse des consultations pour syndromes respiratoires.
Selon l’agence britannique de santé (UK Health Security Agency), « la saison 2025 a commencé avec environ quatre semaines d’avance sur la moyenne habituelle », une situation attribuée à une évolution génétique du virus H3N2, composante du virus grippal A. Ce sous-type n’est pas nouveau, mais sa mutation actuelle semble lui conférer une meilleure capacité de transmission.
La France doit-elle s’inquiéter ?
Le variant H3N2 observé cet automne au Royaume-Uni circule plus rapidement, notamment dans les zones urbaines densément peuplées. Les symptômes restent similaires à ceux de la grippe saisonnière classique — fièvre, fatigue, toux sèche, courbatures — mais la contagiosité accrue du virus inquiète les épidémiologistes. Le démarrage anticipé de la saison signifie aussi un risque d’allongement de la vague grippale, avec une pression potentielle plus forte sur les services hospitaliers. « Chaque année, le virus évolue. Ce variant semble simplement plus efficace pour se propager », résume un virologue de l’Imperial College cité par la presse britannique.
Comme chaque hiver, les autorités françaises surveillent de près la situation outre-Manche. Le flux constant de voyageurs entre le Royaume-Uni et la France pourrait faciliter la circulation du virus sur le continent. Pour l’heure, aucun signal d’alerte majeur n’a été détecté par Santé publique France, mais la vigilance reste de mise. « Le démarrage plus précoce d’une saison grippale chez nos voisins peut annoncer une arrivée plus rapide du virus chez nous », explique un infectiologue de l’hôpital Saint-Antoine à Paris. Les bulletins épidémiologiques des prochaines semaines permettront de mesurer une éventuelle hausse des consultations pour syndromes grippaux. Les personnes âgées, immunodéprimées, ou atteintes de maladies chroniques sont invitées à se faire vacciner sans tarder, la campagne de vaccination étant déjà en cours sur l’ensemble du territoire.
Prévention et précautions : les bons gestes à garder
Outre la vaccination, les gestes barrières restent efficaces :
- se laver régulièrement les mains,
- tousser dans son coude,
- aérer quotidiennement les pièces,
- porter un masque en cas de symptômes.
Concernant les traitements, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) rappelle que les vasoconstricteurs oraux à base de pseudoéphédrine, souvent utilisés contre le rhume, peuvent entraîner des effets indésirables rares mais graves (AVC, infarctus). Ils sont donc déconseillés. Pour soulager les symptômes bénins du rhume ou d’un syndrome grippal :
humidifier le nez avec un sérum physiologique, boire beaucoup d’eau, dormir la tête surélevée et maintenir une température ambiante autour de 18 à 20 °C. En cas de fièvre prolongée ou de gêne respiratoire, une consultation médicale est indispensable.
Le variant H3N2 ne présente, à ce jour, aucune dangerosité accrue, mais son rythme de propagation justifie un suivi attentif. La France, déjà confrontée à une recrudescence des virus respiratoires (grippe, Covid, bronchiolite), s’attend à un hiver sous haute vigilance sanitaire. Comme le résume un expert de Santé publique France : « Il n’y a pas lieu de s’alarmer, mais il faut s’y préparer. L’expérience du Royaume-Uni montre que le virus de la grippe, comme tous les autres, ne connaît pas les frontières. »


