C’est une mesure historique pour des milliers de Français en situation de handicap. À partir de ce lundi 1er mars, tous les fauteuils roulants seront intégralement remboursés par l’Assurance maladie.
C’est une victoire sociale et symbolique que le chef de l’État a voulu célébrer lui-même.
Dans une vidéo partagée sur son compte X ce dimanche 30 novembre, Emmanuel Macron reprend les témoignages de plusieurs personnes handicapées qui dénonçaient depuis des années le coût exorbitant des fauteuils roulants. Emmanuel Macron s’est félicité de cette avancée dans une vidéo publiée dimanche sur X, saluant la fin d’une “injustice énorme” qui obligeait encore trop souvent des personnes à payer plusieurs milliers d’euros de leur poche.
« Il coûte 5 000 euros et est remboursé à hauteur de 600 euros par la Sécurité sociale. Monsieur le Président, sur le remboursement des fauteuils roulants, on en est où ? », interroge une jeune femme dans l’extrait. Le président lui répond directement, face caméra : « J’ai une bonne nouvelle : à partir de lundi, vos fauteuils roulants seront pris en charge. Nous avons mis en œuvre cette réforme pour réparer une injustice énorme. » Cette réforme, adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale fin 2024, entre en vigueur ce lundi 1er mars. Elle marque la fin d’un système inégalitaire qui laissait des milliers de personnes sans solution adaptée faute de moyens financiers.
Un coût désormais entièrement couvert par l’Assurance maladie
Concrètement, l’Assurance maladie prendra désormais en charge l’intégralité du coût des fauteuils roulants, qu’il s’agisse de modèles “du quotidien” ou de fauteuils spécialisés pour le sport. Jusqu’à présent, le remboursement ne couvrait qu’une petite partie du prix réel, souvent autour de 500 à 800 euros, alors que les fauteuils les plus performants pouvaient dépasser les 5 000 euros. Les aides complémentaires, comme celles des MDPH (Maisons départementales des personnes handicapées) ou des mutuelles, ne suffisaient pas toujours à combler la différence. Désormais, plus aucune personne en situation de handicap ne devrait être contrainte de renoncer à un fauteuil adapté par manque de moyens, insiste le gouvernement.
Le dispositif prévoit un accompagnement complet du patient, de la prescription médicale à la prise en main du fauteuil :
- le patient consulte son médecin traitant ou un ergothérapeute,
- un fauteuil adapté est choisi selon ses besoins,
- le dossier est transmis à l’Assurance maladie pour validation et prise en charge,
- un accompagnement à l’usage du fauteuil est ensuite proposé.
Le ministère de la Santé précise également qu’un système de reconditionnement sera mis en place : lorsqu’un fauteuil n’est plus nécessaire, il pourra être récupéré, remis en état et attribué à une autre personne. Une mesure écologique et économique, qui permettra d’éviter le gaspillage d’équipements coûteux.
“Un vrai changement pour la vie quotidienne”
Pour Emmanuel Macron, cette réforme représente “un vrai changement dans la vie des personnes concernées”, qu’il s’agisse de mobilité, d’autonomie ou d’accès à la vie sociale.
Elle répond aussi à une revendication portée depuis des années par les associations de défense des personnes handicapées, qui dénonçaient une “discrimination économique invisible”.
Selon les chiffres du ministère de la Santé, près de 400 000 personnes utilisent aujourd’hui un fauteuil roulant en France, dont 200 000 à titre permanent. « Des vies empêchées, c’est ce que représentait jusqu’ici le prix d’un fauteuil pour certains. Aujourd’hui, cette injustice est réparée », a insisté Emmanuel Macron.
Cette annonce fait suite à une mobilisation citoyenne et associative particulièrement forte sur les réseaux sociaux. Des dizaines de vidéos virales avaient alerté sur les prix prohibitifs des fauteuils roulants et sur les restes à charge indécents. L’une d’elles, publiée en 2023 par une jeune femme en fauteuil, avait été vue plus de deux millions de fois et avait interpellé directement le président. Un an plus tard, la promesse est tenue — une rare unanimité politique dans un contexte social tendu, et un signal fort envoyé aux personnes handicapées souvent laissées à la marge du débat public.
