La polémique ne désenfle pas depuis trois semaines. Le tweet du rappeur Médine sur l’essayiste Rachel Khan ne passe pas. Pour rappel, ce dernier a répondu à l’essayiste qui l’avait désigné comme étant un « déchet », en la qualifiant de « resKHANpée », à savoir « une personne ayant été jetée par la place Hip-Hop, dérivant chez les social traîtres et bouffant au sens propre à la table de l’extrême-droite ». Un tweet qui a entraîné une polémique sur le caractère antisémite du rappeur.
Sandrine Rousseau confirme sa venue aux journée d’été d’EELV
Au micro de BFMTV/RMC, le débat est houleux. Mais Sandrine Rousseau, la députée écologiste de Paris, campe sur ses positions. Si elle confirme que le « tweet de Médine est antisémite » et qu’on ne peut pas « le nier », elle explique ne pas renoncer pour autant à sa venue aux journées d’été d’EELV, en affirmant son désir de débattre avec Médine. « On a un problème de flou autour de cette notion d’antisémitisme puisqu’une partie des personnes ne pensent pas que c’est antisémite » a déploré la député en affirmant que l’on « ne peut pas pas renvoie les gens à ce qu’ont vécu leurs grands-parents ». Pour autant, la députée confirme qu’elle sera présente au Havre où le rappeur sera attendu ce jeudi pour débattre avec Marine Tondelier, la présidente des Verts.
L’idée ? Ne pas jouer au jeu de la censure mais du dialogue. « Je vais lui poser la question de savoir s’il avait compris ce qu’il avait fait » a-t-elle déclaré. Une position « intenable » selon le journaliste, qui accuse Sandrine Rousseau de ne pas être assez ferme dans ses propos et de ne pas conditionner sa venue à l’annulation de celle de Médine, comme l’ont fait Gérald Darmanin et les maires de Strasbourg et de Bordeaux, entre autres. « Si nous nous enfermons dans des petites phrases, alors nous ne sommes pas à la hauteur de nos responsabilités » a alors renchérit la députée. « Non seulement on peut coexister, mais on peut construire ensemble » a-t-elle martelé. Une position partagée par Grégory Doucet, le maire EELV de Lyon qui s’est dit être « pragmatique » sur le sujet, a confirmé sa venue afin de faire sa « propre opinion en face de la personne elle-même ».
Médine estime que son tweet était une « erreur »
Pour Médine, la débâcle médiatique à son encontre est monnaie courante. Ce n’est en effet pas la première fois qu’il est visé par des critiques autour de ses prises de positions ou au contraire de l’absence de prises de positions. Aujourd’hui, le rappeur originaire du havre, n’en démord pas. Son tweet, aussi maladroit était-il, n’est aucunement le socle d’une forme d’antisémitisme. « On me traite d’antisémite et cela me broie », fustige le rappeur dans un entretien accordé à Paris-Normandie. « C’est une erreur, je le reconnais », affirme-t-il. Au Parisien, il explique qu’il s’agissait d’un « tweet maladroit » alors qu’il n’avait « pas en tête l’histoire de sa famille » avant d’affirmer que « l’antisémitisme est un poison, je le combats depuis longtemps ».
S’il s’est excusé, Médine est néanmoins ébranlé par un « emballement médiatique » qu’il juge « dérisoire » qui « le met au centre de la rentrée politique » alors qu’il était qu’une « ligne dans les journées d’été des écologistes » a-t-il déclaré auprès de Paris-Normandie. Pour le rappeur, le débat est clos et sa participation légitime : « je maintiens ma présence (…) l’objet de cette rencontre, c’est de parler de la société à travers la culture. On va parler des préoccupations des Français à travers la musique. C’est pour ça que je fais ce métier ; susciter des réactions, plus loin le champ de ma musique ».
Concernant les réactions politiques, il faudra attendre sa venue. Saura-t-il redorer son image ? Le rappeur est attendu au tournant.