Le conflit israélo-palestinien continue d’alimenter les tensions en France et partout ailleurs. Depuis le 7 octobre, les actes antisémites se multiplient. Pour l’heure, la France en dénombre pas moins de 1.159. C’est « trois fois plus d’événements antisémites que pour toute l’année 2022 », a précisé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Dans ce contexte très tendu, des voix s’élèvent pour défendre les habitants de Gaza quand d’autres, défendent le droit de défense d’Israël. Entre ces différentes voix, certaines ont choisi de s’attaquer aux portraits des otages retenus par le Hamas en ce moment-même.
« Israël assassin » : la vidéo choque
En quelques heures, la vidéo est devenue virale. Dessus, on y voit Sophie Pommier, une ancienne collaboratrice du Quai d’Orsay arracher les portraits d’otages retenus par le Hamas. « Une ancienne collaboratrice contractuelle du ministère des Affaires étrangères a été identifiée arrachant le portrait d’otages israéliens à Gaza », a affirmé le ministère, précisant que « parmi ces otages figurent plusieurs ressortissants français, dont très probablement des mineurs » a-t-il précisé par le biais d’un communiqué. La diffusion de cette vidéo sur X, anciennement Twitter est devenue très rapidement virale et a provoqué l’émoi. Interpellée par des passants, vraisemblablement étrangers, l’ancienne collaboratrice du Quai d’Orsay a notamment été sommée de ne pas arracher les portraits.
Qualifiant son geste de « honte », les passants n’ont visiblement pas été entendus. Elle répond que « Israël est un état assassin ». La touriste, sous le choc, lui demande si elle a « un coeur » et lui rappelle que des familles meurent là-bas. Stoïque, Sophie Pommier n’entend pas de la même oreille le discours de l’étrangère. « La vidéo diffusée ce jour montre une attitude, un comportement et des propos totalement indignes qui disqualifient entièrement cette personne pour entretenir la moindre relation de travail » avec le ministère, a dénoncé le Quai. « Bien que cette personne n’ait plus de relations contractuelles avec ce ministère depuis l’été dernier, une enquête administrative sera diligentée à partir de ce jour à la demande de la ministre Catherine Colonna sur les conditions de son recrutement », a-t-il ajouté.
Une enquête ouverte
Avec 1,6 million de vues, la vidéo est passée entre toutes les mains. Notamment celles de Mettre Habib, le député UDI. « Il est temps de nettoyer les écuries d’Augias du Quai d’Orsay! Il est impensable de continuer à financer l’antisémitisme avec les deniers publics! », a-t-il lancé et d’ajouter : «L’antisémitisme, la haine d’Israël et l’apologie du terrorisme hélas niché parfois au cœur de l’AFP, du service public et maintenant même au sein de la diplomatie française !».
Le ministère, qui dit avoir « connaissance d’autres publications comparant notamment les attaques terroristes du Hamas à la résistance française contre l’occupation nazie », a estimé que ces faits «entrent probablement dans la définition de l’antisémitisme adoptée par l’Alliance internationale pour la mémoire de la Shoah, endossée par la France en 2019 » et dont « il reviendra à la justice de déterminer s’ils justifient (…) des poursuites pénales ». Par ailleurs, sur son compte Instagram, Sophie Pommier affiche son soutien total à la Palestine. Elle dénonce notamment «des décennies d’occupation et d’humiliations, d’injustice, de provocation des colons» israéliens. L’Institut d’études politiques de Paris, dont elle a été étudiante et professeure vacataire, a fermement condamné ces actes, qui ne reflètent en rien (ses) valeurs».